Alors que des Gilets jaunes sont régulièrement fichés à leur arrivée à hôpital, plus de 100 médecins ont signé une tribune dans L'Express où ils ont appelé à mettre un terme à cette pratique.
«Nous, médecins, rappelons notre attachement viscéral au secret professionnel. C'est pourquoi nous refusons le fichage des Gilets jaunes blessés arrivant aux urgences», proclament-ils.
Ainsi, depuis les attentats de novembre 2015, il existe un dispositif réservé aux situations sanitaires exceptionnelles nommé SI-VIC qui vise à établir, selon la CNIL, «une liste unique des victimes d'attentats pour l'information de leurs proches par la cellule interministérielle d'aide aux victimes» laquelle peut être étendue à des «situations sanitaires exceptionnelles».
Les médecins soulignent notamment que les manifestants, dont les données sont transférées aux autorités supérieures, ne sont pas au courant de cette pratique ce qui est, selon eux, «la violation du secret professionnel au détriment des malades et ce, en dehors de toute dérogation légale».
Qui plus est, le fichage des patients va à l’encontre des principes fondamentaux des médecins qui exigent «l'ouverture d'une enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur l'utilisation dévoyée du logiciel SI-VIC».
Auparavant, Le Canard enchaîné avait rendu publics des extraits d'un fichier de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris très détaillé qui recense les blessés lors des manifestations des Gilets jaunes. L'AP-HP et l'ARS ont assuré de leur côté que les notes conservées au moment des prises en charge «ne pouvaient être considérées comme du fichage», mais relevant seulement de «la régulation sanitaire».