La France a exprimé sa «préoccupation» après la décision de l'Iran de s'affranchir d'engagements pris dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015, a déclaré mercredi 8 mai le Quai d'Orsay, Donald Trump ayant imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran.
«Il importe d'éviter toute action qui empêcherait la mise en œuvre de leurs obligations par les parties aujourd'hui engagées dans l'accord ou qui alimenterait une escalade», a indiqué dans une déclaration le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Olivier Gauvin.
Paris a appelé à éviter toute action «qui alimenterait une escalade» après cette décision de Téhéran.
Il invite «fermement l'Iran à continuer de respecter l'ensemble de ses obligations nucléaires au titre de cet accord […] et à s'abstenir de toute mesure qui le placerait en violation de ses engagements», note le document.
Washington a instauré des sanctions à l'encontre de l'Iran et portant sur certains métaux, a indiqué mercredi 8 mai la Maison-Blanche, citant un décret de Donald Trump.
«J'ai signé aujourd'hui un décret imposant des sanctions contre les secteurs [de l'économie iranienne, ndlr] concernant le fer, l'acier, l'aluminium et le cuivre qui sont les principales sources de revenus tirés des exportations autres que le pétrole», a-t-il souligné.
Cette annonce intervient alors que le Président iranien Hassan Rohani a adressé, plus tôt dans la journée, un courrier aux pays signataires du Plan d'action global commun (JCPOA) leur donnant 60 jours pour revenir à la table des négociations concernant les sanctions économiques. Sinon, Téhéran reprendra l'enrichissement de l'uranium.
Abbas Araghchi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré que Téhéran se retirerait progressivement de l'accord sur le nucléaire iranien.
«Nous placerons à l'ordre du jour la sortie du JPCOA et cette sortie sera effectuée par étapes», a-t-il indiqué sur son canal Telegram, cité par IRIB.
L'Iran a annoncé le 8 mai qu'il cessait d'appliquer plusieurs points de l'accord, notamment ceux qui ont trait à ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi. Il a souligné qu'il ne se sentait plus lié par les limitations imposées par le document.
Le 22 avril 2019, le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, avait annoncé que Washington mettrait fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à certains pays, dont la Chine, l'Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie et la Grèce, d'importer du brut iranien.