Des grands-parents d’enfants de djihadistes veulent faire condamner la France par la CEDH

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La Cour européenne des droits de l'Homme a été saisie par les grands-parents de deux enfants retenus avec leur mère djihadiste dans un camp du Kurdistan syrien. Ils demandent la condamnation de la France qui refuse de les rapatrier.

Les grands-parents de deux enfants retenus avec leur mère djihadiste dans un camp du Kurdistan syrien souhaitent la condamnation de la France qui refuse de les rapatrier. Pour ce faire, ils ont saisi lundi 6 mai la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

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«En refusant de rapatrier cette mère et ces deux enfants malades, blessés, et dans un état de faiblesse extrême, (…) la France expose consciemment et délibérément ceux-ci à des traitements inhumains et dégradants, violant ainsi l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme», dénoncent les avocats Marie Dosé, Henri Leclerc, Catherine Bauer-Violas et Denis Garreau.

Ces derniers se réfèrent pour la première fois à une autre disposition: pour eux, la décision de la France «constitue une violation du paragraphe 2 de l'article 3 du Protocole numéro 4 selon lequel "nul ne peut être privé du droit d'entrer sur le territoire de l'État dont il est ressortissant"». Les avocats s'appuient sur le travail de deux universitaires, Aurélien Geodefroy et Sébastien Touzé. Cette disposition fixe «l'existence d'un droit absolu de cette mère et de ces deux enfants à revenir dans leur propre pays», selon eux.

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Le garçon de 3 ans et la fille de 4 ans, de même que leur mère, ont été blessés au cours de la bataille de Baghouz, dernière poche de résistance du groupe Daech* en Syrie et supprimée le 23 mars par la coalition arabo-kurde. Ils sont retenus depuis trois mois dans le camp d'Al-Hol (nord-est), où vivent plus de 73.000 personnes selon l'Onu, dont 12.000 étrangers de familles djihadistes étroitement surveillés. «Des épidémies de choléra, de tuberculose et de dysenterie se propagent dans ce camp», selon le communiqué. Ces deux enfants «ne bénéficient d'aucun soin, sont exposés à la maladie, sont malnutris, et souffrent de dysenterie. Leur mère (…) très amaigrie, souffre d'une fièvre typhoïde sévère qui n'est pas soignée», soulignent les avocats.

La mère, visée par un mandat d'arrêt émis par une juge antiterroriste française, a «confirmé sa volonté de voir rapatrier ses enfants (…) et souhaite assumer sa responsabilité pénale sur le territoire français», lit-on dans le document.

Depuis un an, plusieurs recours d'avocats représentant d'autres Français retenus en Syrie ont été tentés, sans succès, devant la justice administrative française pour contraindre l'État à rapatrier ses ressortissants. Le gouvernement français n'accepte jusqu'ici de rapatrier les enfants qu'au cas par cas. Cinq orphelins sont ainsi revenus sur le territoire national le 15 mars et une fillette de trois ans le 27 mars.

* Organisation terroriste interdite en Russie

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