Examinant «toutes les options» concernant le Venezuela, les États-Unis n'ont sans doute pas assimilé les leçons de l'Ukraine et de la Serbie, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
«Malheureusement, quand nous entendons les menaces à l'endroit du Venezuela, essentiellement de la part des États-Unis, menaces qui, comme le soulignent les officiels américains, n'excluent aucune "option", une triste conclusion s'impose d'elle-même, conclusion, selon laquelle les tragédies de la Yougoslavie, de l'Irak, de la Libye, de la Syrie et de l'Ukraine n'ont pas servi de leçons qui auraient été assimilées à Washington et dans plusieurs autres capitales occidentales», a constaté Sergueï Lavrov.
Le chef de la diplomatie russe est venu à cette conclusion lors d'une conférence de presse à l'issue de négociations à Moscou avec son homologue vénézuélien Jorge Arreaza.
«Avec nos partenaires vénézuéliens, nous sommes unanimes à estimer que tout recours à la force en contournant la Charte des Nations unies, en contournant la résolution du Conseil de sécurité [de l'Onu, ndlr] serait lourd de conséquences catastrophiques pour l'ensemble de l'actuelle architecture de sécurité internationale», a souligné le ministre.
Mardi 30 avril, Juan Guaido était intervenu devant ses partisans réunis à l'extérieur d'une base militaire, annonçant le début de la «fin définitive de l'usurpation» et appelant à rejoindre les manifestants dans leur lutte contre le gouvernement en place.
Nicolas Maduro a ensuite annoncé l'échec du coup d'État et a fait savoir qu'il avait ordonné d'ouvrir une enquête sur cette tentative et que plusieurs putschistes présumés étaient déjà interrogés. Il a ajouté que tous ceux qui avaient pris les armes pour renverser le pouvoir seraient retrouvés et jugés. Le chef de l'État avait précédemment indiqué que les forces armées étaient restées fidèles au pouvoir.
Les protestations se poursuivent depuis plusieurs mois au Venezuela, confronté à une grave crise économique assortie de tensions politiques. Le 23 janvier, Juan Guaido s'est proclamé Président par intérim devant une foule de partisans. Or, depuis lors, le pouvoir reste bien en place, alors que les manifestations sont devenues moins massives à travers le pays.