«Une escouade de CRS» a forcé les manifestants à entrer «à l'intérieur» de l'enceinte de l'hôpital, il ne s'agissait «pas d'une intrusion», a affirmé à l'AFPJacques Leleu, qui s'est retrouvé parmi les 31 personnes (bien 31 et non 32 comme indiqué dans un premier temps par le parquet) placées en garde à vue mercredi et toutes relâchées jeudi soir.
Le sexagénaire, que l'on voit en saharienne sur une vidéo tournée par des soignants depuis l'intérieur du service de réanimation, a détaillé à l'AFP les circonstances dans lesquelles il s'est retrouvé avec d'autres sur la passerelle qui menait à la porte bloquée par le personnel hospitalier.
«On était sur le boulevard, nassés depuis quelques minutes. Puis la police a canardé, chargé. Je me suis retrouvé devant ces grilles, elles étaient grande ouvertes, à l'entrée d'une cour où les voitures rentrent », décrit Jacques Leleu, qui manifestait avec la CGT.
«Je ne suis rentré d'abord que quelques mètres, et quand la densité des gaz était à nouveau respirable, au bout de quelques minutes je suis ressorti. Et là, il y a une escouade de CRS qui nous reflue à l'intérieur».
«Certains d'entre nous avaient très très peur. Quand on comprend que c'est une salle de réanimation, on ne rentre pas», ajoute Jacques Leleu.
Puis, les policiers les «ont obligés à [s']allonger face contre terre sur les pelouses, ceinturés par 20 ou 30 CRS», avant de les faire «monter dans un autocar», relate-t-il.