Il y a un an, le 1er mai 2018, l'intervention tardive des forces de l'ordre avait eu pour conséquence qu'un McDonald's avait été brûlé, plusieurs autres commerces dévastés et du mobilier urbain saccagé, rappelle Le Parisien ajoutant que depuis, la police a eu affaire à des débordements lors des manifestations des Gilets jaunes dont les plus violents ont eu lieu en décembre et à la mi-mars.
Selon le journal, ce 1er mai 2019 aura valeur de test pour un nouveau dispositif de maintien de l'ordre.
«Désormais, nous allons au contact, ces quatre mois et demi de manifestations violentes nous ont obligés à évoluer. Nous ne pouvions plus rester figés et regarder passer les trains», a informé au Parisien Grégory Joron, responsable CRS pour le syndicat Unité-SGP-Police.
Selon lui, la prise de décision trop peu réactive était une faute, d'autant plus que les protections des manifestants rendaient inefficace l'utilisation des gaz lacrymogènes.
«Il n'était plus possible de maintenir ce no man's land entre casseurs et forces de l'ordre qui caractérisait la doctrine française de maintien de l'ordre. Nous agissons maintenant au moment de la formation du bloc», a détaillé le responsable CRS.
Il s'est prononcé en faveur de la violence des interventions policières face «à des ultras qui veulent en découdre», la qualifiant d'inéluctable et légitime «dans le cadre d'un maintien de l'ordre maîtrisé, encadré par la loi». Et d'ajouter qu'il ne croyait pas au modèle allemand dit de «désescalade» qui a selon lui montré ses limites.
Selon Le Parisien, près de 50 compagnies de CRS ou escadrons de gendarmes mobiles seront mobilisés le 1er mai 2019 contre 20 seulement l'an dernier.
«Cette journée aura valeur de test, qui validera ou non le nouveau dispositif… Ce choix de doctrine d'intervention dépasse le cadre de la police. C'est un choix politique, auquel nos collègues s'adaptent», a confié au Parisien Yvan Assioma, secrétaire régional pour Paris du syndicat Alliance.
«Lors de l'acte 23, il y a deux semaines, près de 152 blessés ont été comptabilisés, dont une dizaine de journalistes. Plus ça va, et plus cela ressemble à un champ de guerre. La violence appelle la violence», a confié au média Marc, coordinateur d'une équipe de street medics qui totalise désormais une vingtaine de membres.