La crise en Algérie, quel impact sur les relations extérieures du pays?

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La crise politique algérienne n’aura pas d’impact sur les relations avec d’autres pays dont la Russie, a déclaré à Sputnik le président de l’association Ambassadeurs des jeunes algériens. Selon lui, les relations entre les deux pays devraient s’élargir aux domaines économiques tels que l’industrie, le tourisme et le commerce.

À l'occasion du 5e Forum économique international de Yalta, en Crimée, Salah Eddine Tiar, président fondateur de l'association Ambassadeurs des jeunes algériens (AJA), a commenté dans une interview à Sputnik les perspectives des relations avec l'Algérie sur fond de crise politique.

«Je ne pense pas que la crise politique en Algérie puisse impacter les relations avec la Russie, ou même avec d'autres pays», a-t-il déclaré. «Car cette crise est une affaire familiale, c'est une affaire entre Algériens, et nous sommes en train de la régler pacifiquement», a-t-il ajouté.

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S'exprimant sur les relations bilatérales entre les deux pays, M.Tiar a souligné que «la Russie est un partenaire stratégique de l'Algérie, spécialement en ce qui concerne l'armement, notamment le développement des systèmes antiaériens». «Je tiens à dire que grâce à la Russie, l'Algérie possède des systèmes antiaériens des plus sophistiqués au monde, comme […] les S-300», a-t-il ajouté.

Cependant, pour le président fondateur de l'AJA, les relations algéro-russes ne devraient pas se limiter uniquement à la coopération technico-militaire, mais au contraire, elles devraient également inclure les aspects économiques et industriels.

«Les relations économiques restent très faibles si on les compare aux relations algéro-russes dans le domaine militaire», a-t-il affirmé. «Je pense qu'il faut commencer à développer les relations économiques bilatérales entre l'Algérie et la Russie», a-t-il ajouté, soulignant que la même chose doit être faite dans le domaine de la coopération culturelle qui «reste aussi faible».

Évoquant quelques secteurs où la coopération économique et industrielle algéro-russe pourrait se lancer, Salah Eddine Tiar a soutenu «qu'il y a d'autres domaines qu'on peut développer comme le tourisme et l'industrie, notamment l'industrie automobile».

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«Récemment, il y a eu la création de beaucoup d'usines de montage de voitures touristiques en Algérie, complétement contrôlées par les sociétés européennes, spécialement françaises», a-t-il expliqué, ajoutant qu'«on aimerait bien que ce domaine se développe entre la Russie et l'Algérie et que la société russe Lada vienne investir dans la fabrication de voitures». C'est d'ailleurs ce que la Russie vient de proposer à Alger: de délocaliser dans le pays l'assemblage de voitures russes Lada, comme l'a affirmé aux journalistes le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak.

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En plus du secteur industriel, l'interlocuteur de Sputnik a indiqué qu'«il faudrait aussi miser sur le tourisme». «Comme vous savez, les Russes partent souvent en Tunisie ou bien au Maroc, qui sont des pays voisins, pourquoi pas alors en Algérie», a-t-il suggéré.

En conclusion, M.Tiar a indiqué qu'«il y a également le commerce». «Sur le marché algérien, il n'y a pratiquement pas de produits russes, le marché est contrôlé par les pays européens notamment la France», a-t-il précisé.

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Selon les informations du Service fédéral des douanes russe, au cours des neuf premiers mois de 2018, la Russie a livré 2,3 milliards de dollars de marchandises en Algérie, et en a importé 8,2 millions de dollars. Les principaux produits russes exportés en Algérie sont les moyens de transport et les équipements (36%), ainsi que les produits métallurgiques (10%), les produits agricoles (6,2%) et les matières premières minérales (5%). L'Algérie vend principalement à la Russie des produits agricoles, qui représentent près de 90% des exportations algériennes entre janvier et septembre 2018.

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