Le lendemain de l'incendie qui a dévasté Notre-Dame de Paris le 15 avril, Emmanuel Macron s'est adressé au peuple français pour donner les délais de la reconstruction de la célèbre cathédrale. Il a notamment souhaité qu'elle soit rénovée «d'ici cinq années». Utopie ou réalité? De nombreux experts semblent avoir un autre avis sur la durée des travaux.
Mission «irréaliste»?
Par exemple, Frédéric Létoffé, l'un des deux présidents du Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH), cité par des médias français, a qualifié la rénovation dès 2022 d'«irréaliste».
«Une restauration entre 10 et 15 ans me semble raisonnable», a-t-il notamment affirmé, soulignant que le chantier nécessiterait la sécurisation du site, la mise en place d'une protection contre les intempéries et un «étalement des tâches» entre les différents corps de métiers, la reconstruction de la charpente ne pouvant intervenir qu'à la fin.
«Vu l'ampleur présumée des travaux, quasiment l'intégralité des corps de métiers devra intervenir», a-t-il indiqué à l'AFP.
Reconstruction «lente» à Saint-Martin
Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron fait de telles promesses. S'exprimant devant les journalistes depuis l'aéroport de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, après le passage de l'ouragan Irma, il avait promis de tout faire «dans les meilleurs délais».
«Je bousculerai toutes les normes et toutes les procédures pour que le travail […] se fasse dans les meilleurs délais. Nous ferons vite, nous ferons bien et nous ferons mieux. Je veux que cette reconstruction soit exemplaire, durable […] Saint-Martin renaîtra, je m'y engage.»
Dans un reportage de France 2 de 2018 intitulé «Des promesses tenues?», Yannick Beaud, directeur technique de la SEMSAMAR, qui est en charge du chantier, a souligné que la société était «restée sur les règles classiques» contrairement à la promesse d'Emmanuel Macron de basculer les procédures pour rendre la reconstruction plus rapide.
Récemment, un appel à la grève générale et illimitée avait même été lancé à Saint-Martin par plusieurs syndicats et collectifs pour des revendications variées, concernant les reconstructions post-Irma. Le 14 avril, la ministre des Outre-mer Annick Girardin est arrivée sur place pour en débattre. L'État n'aurait apporté aucune aide particulière.