Déjà abordé en janvier dernier par Mediapart, le thème du possible fichage des Gilets jaunes par les services hospitaliers est remonté à la surface après l’acte 22 et ce, suite au tweet publié par le médecin urgentiste Gérald Kierzek. Le 13 avril, ce dernier a fait état des consignes d’appeler l’administrateur de garde lorsque des manifestants sont pris en charge à l’hôpital.
#LTUrgences Consignes à l’instant de d’appeler l’administrateur de garde si patients #GiletJaune aux urgences…Et puis quoi encore?! Les soignants soignent et ne dénoncent pas @ordre_medecins
— Dr Gérald KIERZEK (@gkierzek) 13 апреля 2019 г.
Ce post n’est pas passé inaperçu comptabilisant à ce jour plus de 2.700 retweets et plus de 200 commentaires dans lesquels les utilisateurs ont rappelé que le personnel hospitalier devait respecter le secret médical.
Contacté par CheckNews de Libération, le médecin en question dit avoir entendu une conversation téléphonique au cours de laquelle «l’infirmière en chef, disait "comme d’habitude, vous appelez l’administrateur de garde quand c’est un gilet jaune"». Et d’expliquer que, d’après les informations reçues, l’administrateur de garde doit enregistrer les données des patients en question «dans le fichier SI-VIC, qui est un fichier de traçabilité en cas d’attentats ou d’évènements graves».
La Direction générale de la santé, citée dans ce même article, a alors expliqué que le SIVIC permettait d’évaluer l’impact sur l’offre de soins, d’éviter les tensions hospitalières sur un nombre limité d’établissements de santé. Il a été alors précisé que les bilans quantitatifs étaient communiqués au ministère de l’Intérieur, mais que «les forces de l’ordre ne dispos[aient] pas d’un accès aux données de l’outil SIVIC».
Or, dans sa publication parue le 17 avril et intitulée «Les blouses blanches face à un drôle de fichage des Gilets jaunes», le Canard enchaîné assure que la consigne d’inscrire non seulement le nombre, mais aussi l’identité des blessés a été reçue par les hôpitaux parisiens le 16 mars.
Les #BlousesBlanches face à un drôle de fichage des #GiletsJaunes pic.twitter.com/NAS0yYg2Je
— Didier Maïsto (@DidierMaisto) 17 апреля 2019 г.
Gérald Kierzek a commenté à l’antenne de LCI cette information, précisant qu’après son tweet, le directeur général de l’Assistance Publique — Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait assuré que les noms n’étaient pas entrés, et qu’il était content de voir l’enquête menée par le Canard enchaîné.
Fichage des #GiletsJaunes aux urgences: le @canardenchaine publie des documents à charge.
— Audrey & Co (@AudreyAndCoLCI) 17 апреля 2019 г.
🗣@gkierzek: "Quand je l'ai tweeté ça a beaucoup buzzé. Le directeur général de @APHP disait non. Je suis content de voir que le @canardenchaine a enquêté."
📺#AudreyAndCo @LCI pic.twitter.com/soKs217o83