«Le monde a essayé de m’attraper, mais il n’y est pas parvenu»: Ksenia Sobtchak a épinglé ces propos du philosophe et poète ukrainien Hryhori Skovoroda sur sa page Instagram.
La vanité, le monde matériel, l’anxiété de ce bas monde n’étaient pas les préoccupations premières de Skovoroda, et logiquement ils ne rentraient pas non plus dans la sphère d’intérêts de la candidate malheureuse aux dernières Présidentielles russes.
Créditée en 2018 de 1,68% des suffrages derrière Vladimir Poutine, le communiste Pavel Groudinine et Vladimir Jirinovski, chef de file des libéraux démocrates, cette présentatrice de télévision et fille d’Anatoli Sobtchak, premier maire de Saint-Pétersbourg, se positionnait pourtant comme la candidate par excellence de l’opposition.
Un positionnement que ne reflète pas forcément sa page Instagram, truffée de photos à la mise en scène glamour. Tranchant avec ces images pleines de vie, on trouve sur sa page un post illustré d’une vue de Notre-Dame, qui a recueilli à ce jour plus de 170.000 «j’aime»:
«Je connais la cause réelle de l'"incendie accidentel". Elle est plus globale qu’une allumette jetée. Ma France bien-aimée est devenue un pays où on fracasse les vitrines des boutiques de luxe, juste parce que c’est du luxe, où les syndicats ont pris la grosse tête et font grève chaque semaine, où les impôts percent le plafond et poussent les gens qui ont réussi à quitter le pays, où il est devenu quasi impossible de licencier [un mauvais employé, ndlr].»
Il y a quelque mois, Ksenia Sobtchak avait déjà critiqué «l’absence d’éclairage de Notre-Dame» et l’état général de Paris, qu’elle «ne peut pas regarder sans verser de larmes». Maintenant, elle voit «quelque chose de karmique» dans le fait que Notre-Dame ait pris feu, puisque, selon elle.
«Ce chef-d’œuvre incarnait par lui-même un luxe effronté, un travail dépassant certainement plus de 36 heures par semaine et la victoire de la Volonté humaine sur le monde.»
La logique «karmique» tourne néanmoins rapidement aux raccourcis, puisque, après s’être (un peu hâtivement) interrogé sur «le bâtiment qui serait reconstruit à cet emplacement» dans «un pays ou un Français sur cinq porte le nom de Mohammed», Madame Sobchak conclut:
«Les chefs-d’œuvre ne servent pas aux esprits qui ne sont pas à leur hauteur.»
Ce post a valu à l’ex-candidate à la présidentielle une avalanche de critiques, en commençant par le passage sur le prénom, que ses abonnés ont jugé raciste, et en attaquant tous les points de l’argumentaire de Ksenia Sobtchak.
«Ksenia Anatolievna, à quoi bon jugez-vous la situation d’un pays où vous ne vivez pas?», se demande un internaute.
Effectivement, à quoi bon?