Les relations entre les autorités françaises et allemandes étant «définitivement froides», Berlin devient un médiateur entre Paris et les pays eurosceptiques, a estimé le député européen allemand Sven Giegold à la radio publique Deutschlandfunk.
«Le partenariat franco-allemand s'est toujours perçu comme le moteur européen. Non que nous puissions décider de tout, ce qui n'a jamais fonctionné. Mais on peut discuter ensemble des idées avec des partenaires et puis les représenter ensemble», a indiqué M.Giegold.
«Et au lieu de cela, nous observons actuellement une situation où la France fait de plus en plus de suggestions, et des suggestions sensibles pour l'avenir de l'Europe, comme la taxe numérique commune ou la transparence de taxe pour les grandes entreprises, des investissements communs pour l'avenir, uniquement pour ensuite recevoir des réponses sceptiques de la part de l'Allemagne et des réponses qui ne sont plus au niveau de visions similaires pour l'avenir européen», a ajouté le député européen.
Il a en outre souligné que la France restait avec le sentiment de perdre l'Allemagne en tant que partenaire.
D'après Sven Giegold, Paris voudrait voir la taxe numérique mise en place sans attendre des années pour «se réconcilier avec M.Trump dans l'OCDE [l'Organisation de coopération et de développement économique, ndlr] ce qui, nous le savons déjà, ne va pas marcher actuellement, malheureusement, et nous avons donc besoin d'une solution européenne».
La taxe, dont l'instauration avait été annoncée par Emmanuel Macron en décembre, en pleine crise des Gilets jaunes, doit contribuer à financer les 10 milliards d'euros de mesures d'urgence économiques et sociales. Même objectif avec le second article sur l'impôt sur les sociétés.
Concrètement, la taxe doit concerner les activités numériques qui «créent de la valeur grâce aux internautes français».