Un parti islamiste algérien suggère au chef de l’État de prendre exemple sur Bouteflika

© AFP 2024 Ryad KramdiManifestations en Algérie
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Le parti islamiste algérien MSP appelle le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, et le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, à démissionner de leurs postes comme le Président Bouteflika et tel que l’exige le peuple, a indiqué un responsable de cette formation politique à Sputnik.

Dans une déclaration à Sputnik, Nasser Hamdadouche, député et membre de la direction du parti islamiste du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a affirmé que sa formation politique n'entretenait aucun dialogue avec le pouvoir actuel en Algérie et a demandé à Abdelkader Bensalah, le chef de l'État par intérim fraîchement installé, de démissionner de son poste. Le même appel a été lancé par le MSP au Premier ministre et au président du Conseil constitutionnel.

«Nous ne reconnaissons pas la présidence de Bensalah, nous lui demandons, ainsi qu'au Premier ministre Noureddine Bedoui et au président du Conseil constitutionnel [Tayeb Belaïz, ndlr], de démissionner de leurs postes comme l'a déjà fait le Président Abdelaziz Bouteflika», a déclaré le député.

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Ayant rejoint le mouvement de contestation populaire, le responsable a indiqué que le MSP ne pouvait dialoguer avec un pouvoir dont le peuple algérien exige le départ. En effet, même après la démission du Président Bouteflika, les manifestants refusent que toutes les personnalités ayant pris part au pouvoir de ce dernier reviennent aux affaires.

«Vous ne pouvez pas négocier avec ceux qui ont été rejetés par le peuple […]», a affirmé M. Hamdadouche. «L'imposition de décisions unilatérales par les autorités aura des conséquences dangereuses, et le retard pris pour répondre aux demandes de l'opinion publique peut s'avérer coûteux», a-t-il averti.

Par ailleurs, le député a appelé à un dialogue impliquant tous les acteurs politiques afin de déterminer les conditions d'une solution politique en instaurant une phase de transition.

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Suite à la démission du Président Abdelaziz Bouteflika le mardi 2 avril, sous la pression de la rue, les deux chambres du parlement algérien se sont réunies le mardi 9 avril pour mettre en application l'article 102 de la constitution. Ce dernier a entériné la vacance définitive du poste de Président de la République et à installé le Président du sénat, Abdelkader Bensalah, comme chef de l'État par intérim pour une durée de 90 jours. Celui-ci doit s'atteler durant cette période à l'organisation d'une élection présidentielle à laquelle il n'a pas le droit d'être candidat. Dans ce cadre, il a convoqué le corps électoral pour le 4 juillet 2019.

Cinq partis algériens d'opposition ont boycotté cette séance ayant désigné Abdelkader Bensalah comme chef de l'État par intérim: le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Front de la justice et du développement (FJD), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs (PT).

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