«Les militaires joueront un rôle stabilisateur. Et c'est dans l'ordre des choses. Toute l'histoire du pays montre que les périodes de gouvernements civils étaient éphémères et inefficaces», a déclaré au quotifien Vzgliad Igor Guerassimov, maître de conférences de la faculté orientale de l'Université d'État de Saint-Pétersbourg, au sujet du coup d'État militaire au Soudan.
Le coup d'État actuel a été perpétré avant tout à cause des problèmes économiques.
«Les militaires veulent faire passer le pays au niveau supérieur. La stagnation économique a érodé le régime. Les sanctions américaines y ont grandement contribué. Les États-Unis ont annoncé la levée des sanctions sous Donald Trump, mais de facto elles restaient en vigueur. Résultat des courses: une composante économique faible, qui a été utilisée aujourd'hui pour avancer des revendications protestataires», explique Igor Guerassimov.
Dans le même temps, l'expert souligne que les militaires doivent empêcher l'attisement d'un conflit, qui pourrait résulter d'une influence extérieure si les acteurs étrangers décidaient de reproduire le scénario somalien, où un pays morcelé devient impuissant et décentralisé.
Le coup d'État au Soudan a été rapporté jeudi. Les médias ont annoncé que les militaires avaient arrêté le Président du pays Omar el-Béchir avec de hauts représentants de son entourage.
Le pouvoir a été pris par un conseil militaire sous la direction du ministre de la Défense, le général Awad ben Aouf. Le Président Omar el-Béchir dirigeait le Soudan depuis 1989, après avoir commis lui-même un coup d'État.
Lundi encore, le général ben Aouf avait affirmé que l'armée n'avait pas l'intention de renverser le pouvoir légitime du pays. Il avait démenti les rumeurs sur internet selon lesquelles le gouvernement soudanais en place «aurait perdu sa légitimité», rapportait alors le site RIA FAN.
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