Suite à l'arrestation de Julian Assange, Margarita Simonian a raconté en détails leur première rencontre qui a eu lieu il y a huit ans, dans un village non loin de Londres.
Selon elle, M.Assange, qui vivait alors dans la maison d'un ami, a refusé de lui parler de quoique ce soit, sauf de la météo, par peur des dispositifs d'écoute.
«Il a insisté et nous avons laissé nos portables pour aller nous promener dans une petite forêt, si propre, qu'il pensait que des appareils d'écoute y étaient aussi installés. Assange a expliqué comment le monde fonctionne et plus précisément comment fonctionne l'hypocrisie mondiale. Bien avant que nous commencions tous à soupçonner quelque chose, il a expliqué que Google et les réseaux sociaux existent pour a) suivre tout le monde, b) contrôler la foule. Ce Big brother des dystopies les plus monstrueuses, il est déjà là, tous les jours dans notre poche et nous sommes heureux qu'il ait rendu notre vie si agréable et intéressante», a écrit Mme Simonian dans son chaîne de Telegram.
Elle a également eu l'occasions de rencontrer Julian Assange à l'ambassade d'Équateur à plusieurs reprises pour discuter avec lui de «sa vie, du monde et de son destin».
«Pourquoi le fais-tu? Lui ai-je un jour demandé. Tu sacrifies ta vie, mais pour quoi?»
Et d'ajouter:
«Qu'est-ce qui t'attend maintenant? Des dizaines d'années en prison? La peine de mort dans un des États du pays de la démocratie? Il est prêt à tout. Aujourd'hui, l'hypocrisie mondiale triomphe».
Réfugié depuis 2012 à l'ambassade d'Équateur à Londres, Julian Assange a été arrêté ce jeudi 11 avril par la police britannique à la suite d'une demande d'extradition des États-Unis, où il est inculpé d'un complot avec Chelsea Manning afin d'obtenir des documents classifiés, un crime pour lequel le fondateur de WikiLeaks risque jusqu'à cinq ans de prison, d'après le Département américain de la Justice.