Alors qu’une enquête préliminaire a été ouverte pour élucider les origines des blessures que la manifestante pacifique Geneviève Legay a reçues le 23 mars dernier, lors de l’acte 19 des Gilets jaunes à Nice, la personne chargée des investigations est Hélène P., compagne du commissaire Rabah Souchi, chargé des opérations le jour des manifestations, écrit ce lundi Mediapart.
Or, le média d’actualité attire l’attention sur le fait que l’enquête confiée à cette commissaire divisionnaire vise «directement des opérations menées par son propre concubin».
«Effectivement, les investigations doivent déterminer d’où viennent ces blessures, éventuellement commises par des hommes sous le commandement du commissaire. Mais au moment de son ouverture, il n’y a aucune preuve évidente que ce soit un policier. Il faut réunir les éléments de preuve matériels», selon les propos, cités par Mediapart, du procureur de Nice,lequel était interrogé sur ce «conflit d'intérêts manifeste» au cœur des investigations.
Geneviève Legay, porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes et militante parmi les Gilets jaunes, a été hospitalisée après l'acte 19 pour «hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l'os rocher droit, fracture de l'os pariétal droit, fracture médico-sphénoïdale». Selon son avocat, Me Arié Alimi cité par Mediapart, «lorsque Madame Legay s'est réveillée à l'hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu'une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c'était un caméraman qui l'avait bousculée, et non les forces de l'ordre».