Mardi 3 avril, les indiens Mapuches ont organisé une marche à Temuco, au Chili, pour réclamer à la fois la démilitarisation de la région d'Araucanie et leur autodétermination. Leur dirigeant, Aucan Huilcaman, a expliqué à Sputnik que les Mapuches se proposent de former leur propre gouvernement.
La marche a réuni environ 2.000 personnes. Les autorités chiliennes assurent qu'elle n'a pas été autorisée, tandis que les Mapuches insistent sur le fait que «le droit de manifester pacifiquement est inscrit dans la Constitution politique et dans toutes les normes relatives aux droits de l'homme».
La manifestation a été réprimée par les carabiniers chiliens et certains manifestants se sont défendus avec des bâtons et des pierres.
«Depuis 1990, après la dictature, les Mapuches n'ont jamais demandé la permission de manifester. C'est quelque chose d'unique, c'est une répression inédite», a déclaré Aucan Huilcamán à Sputnik.
«Ce qui s'est passé aujourd'hui est totalement inacceptable, cela ne s'est produit qu'en Afrique du Sud, à l'époque de l'apartheid: ici, les manifestations sont autorisées aux femmes, aux étudiants, aux travailleurs, aux entrepreneurs, mais pas aux Mapuches», a-t-il ajouté.
Carro blindado J040 del Comando Jungla (Carabineros de Chile) con el que el pasado 14 de Noviembre del 2018 se asesinó al joven Mapuche Camilo Catrillanca, hoy circulaba reprimiendo en la ciudad de Temuco, a comunidades Mapuche. #CamiloCatrillanca #Mapuche #Temuco #Wallmapu pic.twitter.com/mCtplbMfP8
— WAIKIL (@JaimeCuyanao) 3 апреля 2019 г.
Le dirigeant indien estime que la répression «traduit l'attitude de l'État chilien envers le peuple Mapuche, qui consiste à maintenir une relation de force, d'oppression, de domestication et de colonialisme», ajoutant que cet État est «anti-dialogue et anti-Mapuches»
Il a déclaré à Sputnik que, dans ce contexte, l'Assemblée constituante Mapuche se réunira en session extraordinaire le samedi 6 avril et qu'elle discutera des moyens de «parvenir à l'autodétermination afin de former son propre gouvernement».
«Les Mapuches vont ignorer l'État chilien, car, jusqu'à présent, il n'a pas reconnu notre droit, il nous a domestiqués, colonisés et a usurpé nos terres et nos ressources. Nous le ferons conformément aux normes du droit international. Nous lancerons un "printemps du Sud"», a-t-il conclu.