Le projet de loi sur l'arrêt du soutien américain à l'Arabie saoudite a été initié par les sénateurs Mike Lee (républicain) et Bernie Sanders (démocrate), qui ont présenté fin janvier leur projet à la Chambre des représentants et au Sénat. Selon Bernie Sanders, les États-Unis «ne peuvent plus continuer de coopérer avec un gouvernement despotique», écrit le quotidien Kommersant.
«Si vous vous souciiez réellement de la vie des Yéménites, vous soutiendriez les efforts de l'Arabie saoudite pour empêcher la transformation du Yémen en marionnette du pays brutal et corrompu qu'est la République islamique d'Iran», a souligné le secrétaire d'État américain Mike Pompeo après l'adoption de la résolution par le Sénat.
De 2015 à 2019, les États-Unis ont livré à l'Arabie saoudite au moins 68 milliards de dollars d'armes. Ces données, publiées sur le site MiddleEastEye.net, ont été récemment présentées par le centre analytique américain Security Assistance Monitor (SAM).
Cette somme regroupe les contrats de livraison d'armes publics et privés, et dépasse de plusieurs fois les volumes de l'aide humanitaire livrée au Yémen par l'Onu. Selon le rapport, en 2015, quand l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont lancé leur campagne militaire au Yémen, les entreprises américaines ont signé avec ces pays des contrats de livraison d'armes pour 14 milliards de dollars. Elles y ont fourni depuis des armes à feu, des bombes et des systèmes d'armement.
Selon William Hartung, directeur de projet armement et sécurité du Center for International Policy (Washington), la participation des États-Unis au conflit est sous-estimée car les ventes privées d'armes sont rarement évoquées ou évaluées. Il souligne que la plupart des transactions ont été approuvées par le Congrès sans aucune résistance.
D'après les études de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la coalition arabe n'aurait tout simplement pas eu assez de ressources pour mener cette guerre sans le soutien des États-Unis.
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