S’exprimant à l'occasion du 70e anniversaire de l'Otan à Washington, le vice-Président américain Mike Pence s'en est pris à l'intention d’Ankara de se procurer des systèmes de défense aérienne russes S-400.
«La Turquie doit choisir. Veut-elle rester un partenaire essentiel dans l'alliance militaire la plus réussie de l'Histoire ou veut-elle risquer la sécurité de ce partenariat en prenant de telles décisions téméraires qui minent notre alliance?», a-t-il déclaré.
M.Pence a estimé que l’achat des S-400 russes par Ankara menaçait également le partenariat turquo-américain en matière de fabrication des chasseurs F-35.
«Si la Turquie achète les S-400, elle risque d'être expulsée du programme commun des F-35, ce qui nuira non seulement à la capacité de défense de la Turquie, mais pourrait paralyser de nombreux fabricants turcs de composants impliqués dans ce programme», a ajouté M.Pence.
Pour rappel, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu a confirmé ce mercredi 3 avril, en marge de l'Atlantic Council, que la Turquie n’allait pas abandonner l’idée d’acheter des systèmes S-400 russes, et cela en dépit de la décision du Pentagone de suspendre la livraison des chasseurs F-35 à cause de l’acquisition par Ankara de S-400. Le ministre a également souligné que personne ne pouvait faire en sorte qu'Ankara choisisse entre l’Occident et la Russie.
Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait précédemment annoncé que son pays n'était pas disposé à renoncer aux S-400 russes, mais qu'il était prêt à négocier avec les États-Unis si ceux-ci faisaient une offre intéressante pour l'achat de systèmes Patriot.
Fin 2017, Ankara avait signé avec Moscou un contrat estimé à 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros) pour la livraison de S-400, prévue en juillet 2019. Récemment, le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, a annoncé que la Turquie commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre 2019.