Invité le 31 mars au «Grand Rendez-Vous» d'Europe 1, Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts-de-France et ancien ministre du Travail du gouvernement Fillon, a appelé le gouvernement à ne pas laisser «s'installer un climat d'insécurité» sur fond de crise des Gilets jaunes.
En rappelant les mesures appliquées lors des manifestations non autorisées, dont la sommation, il a déclaré que tous ceux qui «ne se dispersent pas» devaient être condamnés à de «la prison ferme».
«S'ils ne se dispersent pas, c'est de la prison ferme […] Parmi toutes les interpellations, parmi toutes les gardes à vue, combien y a-t-il eu de ces casseurs qui sont derrière les barreaux?», s'est-il alors interrogé.
«Il faut clairement faire la différence entre ce qu'a été le mouvement des Gilets jaunes du 17 novembre […] et ceux qui ensuite ont dévoyé ce mouvement et ceux qui viennent uniquement pour casser et pour piller», a-t-il ajouté.
Le samedi 30 mars, pour l'acte 20 de la mobilisation, les Gilets jaunes se sont de nouveau vus interdire de manifester sur les Champs-Élysées à Paris, mais aussi dans d'autres villes, telles que Saint-Étienne, Épinal et Rouen, par crainte de violences et de la venue de casseurs. Le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a décrété sa municipalité «ville morte», en demandant à ses habitants de rester chez eux, anticipant une «journée apocalyptique».
D'après les chiffres officiels, 33.700 personnes dont 4.000 à Paris ont pris part à l'acte 20 des Gilets jaunes. Néanmoins, Le Nombre jaune, une page Facebook qui comptabilise aussi les participants au mouvement, a évoqué 102.713 manifestants sur 135 localités recensées.