Les images sont dans toutes les têtes. Le Fouquet's, restaurant huppé des Champs-Élysées, ravagé par les flammes. C'était le 16 mars en marge de l'Acte 18 des Gilets jaunes. Déjà pillé dans la matinée, l'auvent de l'établissement avait été incendié en fin d'après-midi. Des «dégâts considérables» qui nécessitent une fermeture «pour une période estimée à ce stade à plusieurs mois» d'après les dires de la direction.
Manque de chance, la brasserie avait été entièrement rénovée en 2017. Dix ans auparavant, Nicolas Sarkozy la mettait sous le feu — des projecteurs cette fois — en allant y fêter sa victoire à l'élection présidentielle, entouré de personnalités du monde des affaires aux portefeuilles bien garnis. Une soirée qui lui sera reprochée durant tout son quinquennat et lui collera l'étiquette de «Président bling-bling».
Un nouveau menu spécial Gilets jaunes
Mais du côté du Fouquet's, on ne veut plus penser au passé et regarder droit vers l'avenir. La multiplication des «actes» des Gilets jaunes pourrait bien finir par donner une édition 1.387. Quitte à devoir cohabiter avec les marées jaunes tous les samedis pendant quelques années, autant faire un geste. Il faut dire que l'ambiance est vraiment délétère. Lors des Actes 19 et 20, le Fouquet's s'est paré d'une armure qui aurait fait saliver les croisés marchant sur Jérusalem.
Une situation qui ne peut plus durer. La direction a un temps envisagé la mise en place d'un sarcophage de plomb sur le modèle de celui installé après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Une idée abandonnée par le groupe Barrière, propriétaire de l'établissement, faute de faisabilité.
C'est là qu'une idée forte est apparue dans les têtes pensantes du Fouquet's: le changement de nom. Après un brainstorming, c'est la simplicité qui l'a emporté. Terminé le Fouquet's, place au restaurant «Aux Gilets jaunes». Avec ce gage de paix, la célèbre brasserie des Champs-Élysées espère s'acheter un peu de calme et éviter pavés, cocktails Molotov et autres pillages.
Le Fouquet's veut même aller plus loin. Les serveurs officieront désormais gilet jaune sur le dos. Le tout, encore une fois, dans une démarche de conciliation avec les manifestants. Le caviar et les grands crus aux tarifs à quatre chiffres seront toujours au menu. La nouveauté, c'est que chaque client équipé de son gilet jaune aura droit à un menu merguez-frites pour la modique somme de 12,50 euros. Une idée dont pourrait profiter Gerald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, qui déclarait en novembre dernier que «les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros lorsque vous invitez quelqu'un et que vous ne prenez pas de vin». Encore un peu de patience Monsieur le ministre, plus que quelques mois avant l'ouverture d'«Aux Gilets jaunes»!
NB: Cet article a été écrit dans la tradition des blagues du 1er avril. Il est évidemment parodique et ne doit en aucun cas être pris au sérieux. Toute la rédaction de Sputnik France souhaite un agréable 1er avril à tous ses lecteurs et les remercie de leur confiance.