Actes anti-chrétiens en France: «un étrange silence» mais «on finit par être habitués»

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Les actes anti-chrétiens se multiplient en France, notamment des dégradations et des profanations d’églises catholiques. Cette tendance continue. Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, s’est penché sur le sujet dans un entretien à Sputnik.

Trois églises catholiques sont profanées par jour en France, apprend-on d'un rapport du ministère de l'Intérieur pour 2018. L'incendie de l'église Saint-Sulpice à Paris et l'attaque à la basilique Saint-Denis n'ont eu lieu que durant le seul mois de mars, précédés par des actes de vandalisme commis, par exemple, dans les églises à Nîmes, Maisons-Laffitte, Houille, Dijon et Lavaur en février. Le ministère de l'Intérieur a recensé 1.063 délits de ce type pour l'année 2018. Ce nombre est en légère hausse par rapport aux 1.038 actes anti-chrétiens en 2017 dont 878 atteintes aux édifices et sépultures chrétiens.

​Le directeur général de SOS Chrétiens d'Orient Benjamin Blanchard s'étonne dans un entretien à Sputnik de la situation qui s'est déjà enracinée en France:

«C'est vrai que dans tous ces actes de christianophobie, auxquels on assiste en France, on voit un étrange silence. Il n'y a pas du tout le même bruit que par rapport à d'autres actes qui frappent d'autres religions ou d'autres communautés.»

​Selon lui, bien que la recrudescence dans le monde entier des actes-antichrétiens soit inquiétante, il est impossible de comparer leur situation en France et au Proche-Orient:

«On ne peut pas tout mettre sur le même plan. Il faut penser que, notamment en Irak, beaucoup de chrétiens et beaucoup d'Irakiens ont été chassés de chez eux. Ils ont tout perdu, tous leurs biens, etc. […]. D'autres populations, comme les Yézidis, ont connu un sort pire encore. Donc, certains ont été massacrés, des femmes violées, etc. Donc, il ne faut pas comparer avec ce qu'il se passe en France, même si bien sûr, c'est inquiétant et c'est grave.»

​Cependant, M.Blanchard admet que les chrétiens et en France, et au Moyen-Orient sont confrontés à une sorte d'omerta sur les actes les discriminant.

«Je suis actuellement en Jordanie, j'accompagne un groupe et j'avais le témoignage d'un réfugié irakien chrétien, il y a deux jours, devant mon groupe qui nous disait que ce dont il avait le plus souffert, c'est le silence, c'est le désintéressement du monde entier face à leur sort [des chrétiens, ndlr].»

​L'incendie à l'église Saint-Sulpice, événement marquant, aurait dû provoquer un tollé, à son avis, mais «on n'a pas vu une levée de boucliers, à laquelle on était en droit de s'attendre».

«C'est un peu surprenant, mais on finit par être habitués, hélas, à ce silence quand ce sont des actes qui touchent les chrétiens», conclut-il.

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