Trois églises catholiques sont profanées par jour en France, apprend-on d'un rapport du ministère de l'Intérieur pour 2018. L'incendie de l'église Saint-Sulpice à Paris et l'attaque à la basilique Saint-Denis n'ont eu lieu que durant le seul mois de mars, précédés par des actes de vandalisme commis, par exemple, dans les églises à Nîmes, Maisons-Laffitte, Houille, Dijon et Lavaur en février. Le ministère de l'Intérieur a recensé 1.063 délits de ce type pour l'année 2018. Ce nombre est en légère hausse par rapport aux 1.038 actes anti-chrétiens en 2017 dont 878 atteintes aux édifices et sépultures chrétiens.
Une église profanée trois fois en 10 jours, une autre incendiée, une crèche incendiée, l’église Saint-Nicolas de Maisons Laffitte vandalisée, un calvaire du XIIIe siècle tronçonné…
— Dominique Bilde (@DominiqueBilde) 11 février 2019
Tout cela en moins de deux semaines!@CCastaner vous foutez quoi?! pic.twitter.com/S7xQFnVaoC
Le directeur général de SOS Chrétiens d'Orient Benjamin Blanchard s'étonne dans un entretien à Sputnik de la situation qui s'est déjà enracinée en France:
«C'est vrai que dans tous ces actes de christianophobie, auxquels on assiste en France, on voit un étrange silence. Il n'y a pas du tout le même bruit que par rapport à d'autres actes qui frappent d'autres religions ou d'autres communautés.»
Tristesse de la communauté catholique diocésaine et de la paroisse Dijon-Notre-Dame en particulier: profanation de l’église ce matin. Messe de réparation présidée par l’archevêque ce samedi à 17h30. @Lebienpublic @RCFDijon @F3Bourgogne Merci pour vos RT. pic.twitter.com/n9CG2KKtNr
— Diocese de Dijon (@DiocesedeDijon) 9 février 2019
Selon lui, bien que la recrudescence dans le monde entier des actes-antichrétiens soit inquiétante, il est impossible de comparer leur situation en France et au Proche-Orient:
«On ne peut pas tout mettre sur le même plan. Il faut penser que, notamment en Irak, beaucoup de chrétiens et beaucoup d'Irakiens ont été chassés de chez eux. Ils ont tout perdu, tous leurs biens, etc. […]. D'autres populations, comme les Yézidis, ont connu un sort pire encore. Donc, certains ont été massacrés, des femmes violées, etc. Donc, il ne faut pas comparer avec ce qu'il se passe en France, même si bien sûr, c'est inquiétant et c'est grave.»
L’#église #catholique Notre-Dame des Enfants, quartier des Amoureux à #Nîmes victime de dégradations. Les auteurs ont dessiné sur un mur une croix avec des excréments et des osties volées dans le tabernacle. Une enquête est en cours. pic.twitter.com/YI3eTJvSH4
— Gazette Live Nîmes (@GazettedeNimes) 7 février 2019
Cependant, M.Blanchard admet que les chrétiens et en France, et au Moyen-Orient sont confrontés à une sorte d'omerta sur les actes les discriminant.
«Je suis actuellement en Jordanie, j'accompagne un groupe et j'avais le témoignage d'un réfugié irakien chrétien, il y a deux jours, devant mon groupe qui nous disait que ce dont il avait le plus souffert, c'est le silence, c'est le désintéressement du monde entier face à leur sort [des chrétiens, ndlr].»
⚡🇨🇵FLASH — Un incendie signalé dans l'église Saint-Sulpice à #Paris. Les pompiers sont sur place. (📹@lili_gasparr) pic.twitter.com/OrH4kSdSGr
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) 17 mars 2019
L'incendie à l'église Saint-Sulpice, événement marquant, aurait dû provoquer un tollé, à son avis, mais «on n'a pas vu une levée de boucliers, à laquelle on était en droit de s'attendre».
«C'est un peu surprenant, mais on finit par être habitués, hélas, à ce silence quand ce sont des actes qui touchent les chrétiens», conclut-il.
Des traces de sang, des vitraux cassés: une intrusion dans la basilique Saint-Denis! 😠 🔍 L’orgue est dégradé: un intrus serait resté coincé à l’intérieur! https://t.co/mM0MAPMSTF pic.twitter.com/o3ZdEWjJef
— Xavier Mauduit (@XavierMauduit) 7 mars 2019