Guerre au cœur de l'Europe:20 ans après l'attaque de la Serbie, les blessures encore à vif

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Printemps 1999, l'Otan débutait une campagne de bombardement sur l'ex-Yougoslavie, sans l'accord du Conseil de sécurité des Nations unies. Ciblant officiellement les militaires du gouvernement de Slobodan Milosevic, ces frappes firent d'énormes pertes parmi les civils. 20 ans après, les Serbes n'ont pas oublié. Retour en vidéo.

24 mars 1999. Jelena, une étudiante à l'université de Belgrade de 18 ans, est avec sa famille lorsque les sirènes retentissent dans toute la ville. L'Otan a débuté sa campagne de bombardement, des pilonnages qui vont durer 78 jours et nuits. Jelena témoigne de cette agression militaire d'une rare ampleur en Europe, depuis la Seconde Guerre mondiale.

Un bilan lourd, des milliers de morts et de blessés, ainsi qu'une ville quasiment détruite. Au nom de quoi? De la démocratie et des droits de l'Homme.

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Bill Clinton et le Premier ministre britannique Tony Blair ont prétexté une action humanitaire visant à sauver les Albanais du Kosovo d'un nettoyage ethnique perpétré par le Président yougoslave Slobodan Milosevic, utilisant notamment le massacre de Racak comme point décisif. William Walker, chef américain de l'OSCE au Kosovo, affirmait alors que les forces serbes auraient délibérément tué 45 civils albanais. Des années plus tard Helen Ranta, le médecin légiste en charge de l'affaire à l'époque, affirmera que parmi ces «civils», beaucoup étaient des militaires appartenant aussi bien aux forces serbes qu'à l'Armée de libération du Kosovo.

C'est donc au printemps que les bombardements ont commencé. Durant trois mois, le quotidien de la population se résume à une succession de raids d'avions furtifs et autres bombardiers. Des infrastructures détruites, le centre local de télévision et un hôpital bombardé, engendrant de nombreux morts et blessés. Les bombes de l'Otan, pourtant si précises, ont fait «une erreur».

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Le 8 mai, c'est l'ambassade de Chine qui est touchée. Quelques jours plus tard, une seconde «erreur», c'est un convoi de réfugiés albanais qui est bombardé, ces mêmes Albanais que les États-Unis devaient initialement sauver. Toutes ces «erreurs», civils serbes, chinois ou albanais, furent qualifiées par les États-Unis de «dommages collatéraux».

Les bombardements ont finalement cessé le 10 juin 1999 pour laisser place à une intervention au sol dans la province du Kosovo, laquelle a proclamé son indépendance en 2008, soutenue par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

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