Suite aux violentes tensions qui ont marqué samedi dernier la mobilisation des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées, le nouveau préfet de police, Didier Lallement, n'a pas autorisé les manifestants à défiler sur la célèbre avenue, ses abords et la place de l'Étoile non plus que dans un périmètre incluant le palais de l'Élysée et l'Assemblée nationale.
Une quinzaine d'autres villes, dont Nice, Bordeaux et Toulouse ont été également concernées par des interdictions similaires.
Qui plus est, l'exécutif a annoncé le renfort de militaires de la force antiterroriste Sentinelle, affirmant cependant ne pas les placer en première ligne. Selon les autorités, ces soldats avaient pour seule mission de protéger les bâtiments officiels et sites sensibles, afin de décharger les policiers.
Édouard Philippe a, quant à lui, demandé que les détachements d'action rapide des forces mobiles, transformées en «unités anticasseurs», soit engagés «dès les premiers troubles» pour disperser et interpeller les manifestants violents.
Il a également demandé à ce que de nouveaux moyens, comme des drones et des «produits marquants», soient utilisés et dit assumer les risques d'une répression plus sévère en recourant notamment aux très contestés lanceurs de balle de défense (LBD).
Quoi qu'il en soit, à Paris où la manifestation s'est déroulée sans incident depuis la place Denfert-Rochereau jusqu'à la butte Montmartre, près de la basilique du Sacré-Cœur, la situation s'est tendue seulement en fin d'après-midi, lorsqu'une légère tension s'est manifestée sur le boulevard de Sébastopol, où la police a dû utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Quant aux autres villes, la situation était tendue à Nice, Lille, Toulouse et Montpellier. Cette dernière a vu éclater des échauffourées, qui se sont poursuivies jusqu'au soir, après le départ d'un cortège rassemblant 4.500 personnes, selon la préfecture qui fait état de 20 personnes interpellées.
À Nice, des heurts ont éclaté dans l'après-midi, lorsque quelques centaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans le périmètre interdit aux rassemblements, déclenchant une riposte au gaz lacrymogène.
À Toulouse, les quelques 3.000 manifestants ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogène lorsqu'ils ont voulu s'approcher de la place du Capitole. Des poubelles et des barricades ont été incendiées, écrit Reuters.
Selon l'AFP, Lille a connu depuis les premières manifestations «des dégradations inédites» avec des poubelles incendiées, des vitrines abîmées et des panneaux publicitaires cassés près de la gare où un cordon de CRS a empêché les manifestants de dévier du parcours déclaré.
Des tensions se sont également fait sentir à Bordeaux, Lyon et la Rochelle.