Un haut gradé serbe explique la décision de Belgrade de coopérer avec l’Otan

© AFP 2024 Andrej IsakovicSerbie
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Les militaires serbes prennent mal la coopération de leur pays avec l’Otan, a déclaré à Sputnik un général de corps d'armée serbe. Selon lui, les conséquences de l’utilisation des bombes à uranium appauvri en 1999 sont toujours ressenties par la population. Mais telle est la «décision politique» du gouvernement du pays.

Les vétérans de l'armée serbe ont du mal à tolérer la coopération de la Serbie avec l'Otan mais telle est la «décision politique» du gouvernement du pays, a déclaré à Sputnik le général de corps d'armée serbe Vladimir Lasarevic. Le dimanche 24 mars, le pays commémorera les 20 ans du début des bombardements de son territoire par l'Otan.

«Moi, comme tous ceux qui ont défendu le pays contre les criminels de l'Otan, j'ai du mal à accepter une telle coopération. D'un autre côté, je me rends compte qu'il s'agit d'une décision politique, que le pays tente de garder sa neutralité et qu'il coopère avec l'alliance dans le cadre du programme Partenariat pour la paix. Peut-être est-ce bon pour le pays et le peuple. Mais pour moi, en tant que militaire, il s'agit d'une situation difficile», a-t-il déclaré.

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Il a rappelé que l'Otan utilisait des bombes à uranium appauvri lors des bombardements contre l'ex-Yougoslavie.

«Ils continuent de nous tuer 20 ans plus tard puisque les conséquences de l'utilisation des armes radioactives sont catastrophiques partout en Serbie», a lancé M.Lasarevic.

En mai dernier, l'ambassadeur des États-Unis à Belgrade Kyle Scott avait déclaré qu'il n'y avait pas de preuves que l'incidence élevée du cancer en Serbie soit liée aux conséquences des bombardements de 1999.

En 1999, la confrontation armée entre les séparatistes albanais de l'Armée de libération du Kosovo et la police serbe avait abouti aux bombardements par l'Otan de la République fédérale de Yougoslavie (comprenant à l'époque la Serbie et le Monténégro). Les frappes aériennes de l'Otan s'étaient poursuivies du 24 mars au 10 juin 1999. Le nombre exact de victimes est inconnu. Selon les estimations des autorités serbes, les bombardements ont fait environ 2.500 morts, dont 89 enfants. Quelque 12.500 personnes ont été blessées. L'estimation des dommages matériels varie entre 30 et 100 milliards de dollars selon les sources.

L'opération militaire avait été lancée sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'Onu, sur la base d'affirmations des pays occidentaux selon lesquelles les autorités yougoslaves se seraient livrées à des purges ethniques, créant ainsi une catastrophe humanitaire.

En 2006, la Serbie a adhéré au programme Partenariat pour la paix et cinq ans plus tard le pays a signé les Individual Partnership Action Plans (IPAP) avec l'Otan. L'armée serbe participe à des exercices militaires conjoints avec l'alliance.

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