Crise séparatiste au Cameroun, 15 joueurs de football de l'université de Buea enlevés

© Sputnik . Anicet SimoVille de Buéa, Cameroun
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15 étudiants, membres de l'équipe de football de l'université de Buea, dans la région du Sud-ouest anglophone du Cameroun, ont été kidnappés au matin du mercredi 20 mars. Si c'est la première fois qu'un kidnapping de cette ampleur frappe cette institution, le phénomène des enlèvements est endémique dans les régions anglophones du Cameroun.

Assassinats ciblés, pillages et kidnappings demeurent le lot quotidien des populations des régions anglophones au Cameroun. Au moins 15 membres de l'équipe de football de l'université de Buea, dans la région du Sud-ouest anglophone du Cameroun, en proie à une violente crise séparatiste, ont été kidnappés au matin du mercredi 20 mars.

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Les membres de l'équipe se rendaient à une séance d'entraînement au stade de football de l'université situé à environ 200 mètres du campus principal. Leurs ravisseurs armés les ont conduits vers une destination inconnue pour le moment. C'est le tout premier kidnapping d'une telle envergure visant l'institution universitaire depuis le début de la crise anglophone.

Dans la même journée, Emmanuel Ngafeeson, ancien Secrétaire d'État au ministère de la justice chargé de l'administration pénitentiaire a été kidnappé dans la ville de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest. Ces enlèvements à répétition dans la zone anglophone sont généralement attribués aux groupés séparatistes armés. Des rapts qui sont très souvent suivis de demande de rançon.

Mardi 18 mars, Emmanuel Ndoumbe Bosso, coach d'une équipe de football évoluant en première division au Cameroun se faisait enlever à Bamenda près de son véhicule, avant d'être relâché quelques heures plus tard. Ses ravisseurs demandaient une rançon qui n'a finalement pas été payée, selon le porte-parole du club. Par ailleurs, l'armée camerounaise a libéré environ 80 personnes ce même mardi 19 mars dans le Sud-Ouest. Les otages étaient des voyageurs répartis dans 15 véhicules et qui avaient été enlevés dans les départements du Fako et de la Meme. Les hommes armés auteurs du rapt ont conduit leurs victimes dans une brousse avant de les dépouiller de tous leurs biens. Les soldats camerounais ont réussi à les libérer après des affrontements avec les groupes armés.

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Les populations des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun continuent de vivre sous le joug des violences quotidiennes, malgré le fort déploiement de forces de sécurité dans cette partie du pays. Une solution militaire qui demeure inefficace au vu de la situation sur le terrain. Observateur averti de la scène politique au Cameroun, le sociopolitologue Claude Abe plaide d'ailleurs pour un changement de stratégie dans la résolution de la crise.

«Les médicaments auxquels le Cameroun a eu recours jusqu'alors s'avèrent inefficaces puisque la situation continue de pourrir sur le terrain. À mon avis, il vaut mieux peut-être une implication forte de la part du chef de l'État lui-même. Qu'il se saisisse personnellement du dossier. Une visite dans cette zone-là pour arriver lui-même à rencontrer certaines forces vives peut être un élément déclencheur.
Il faudrait y aller avec des propositions fortes qui prennent en compte la singularité culturelle de cette partie-là et les desiderata qui sont mis sur la table par ces populations en essayant de démontrer qu'on a compris ce que ces gens-là voulaient dire et qu'il y a un certain nombre de réponses qui y sont mises au-devant de la scène; appelez ça fédéralisme ou autonomie… De toute façon, il faut tendre vers cette possibilité-là», a-t-il mentionné dans une interview accordée à Sputnik France au sujet de cette crise séparatiste.

Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise sociopolitique sans précédent s'est installée fin 2016. Elle s'est transformée fin 2017 en conflit armé, faisant des centaines de morts. Les organisations internationales dénombrent près de 300.000 déplacés internes et des milliers de réfugiés camerounais au Nigéria.

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