Alors que les avions du géant américain Boeing sont cloués au sol à la suite du crash survenu en Ethiopie, de nouveaux détails sur la catastrophe d'un autre Boeing MAX, en octobre dernier, sont apparus. Bien que la cause de cet accident n'ait pas encore été officiellement déterminée, il semblerait qu'il présente «des similitudes évidentes» avec la récente tragédie.
Selon un rapport de novembre, le copilote aurait informé un aiguilleur du ciel d'un «problème de contrôle de vol» deux minutes seulement après le décollage. Bien que le pilote n'ait pas cité exactement le problème, l'une des sources de Reuters a déclaré que la vitesse de l'appareil était mentionnée dans l'enregistrement vocal, tandis qu'une autre a expliqué qu'un indicateur ne signalait pas de problème sur l'écran du copilote, alors que le commandant de bord avait reçu une telle notification. Ce dernier aurait alors demandé à son collègue de consulter un manuel pour y trouver la liste des événements anormaux.
Alors que le système informatique de l'avion avertissait l'équipage d'un flux d'air trop faible au-dessus des ailes et a donc tenté de faire plonger l'appareil automatiquement à l'aide d'un compensateur, le commandant de bord a quant à lui tenté de faire monter l'aéronef.
À un moment donné, le commandant de bord a demandé à son copilote de le remplacer pendant qu'il cherchait la solution figurant dans le manuel, ce que son collègue n'avait pas réussi à faire, selon les sources.
Aussi bien Lion Air que Boeing ont refusé de commenter ce rapport, arguant que l'enquête était en cours.
Cependant, le fabricant américain a noté qu'il existait une procédure documentée pour une telle situation. Le rapport de novembre indique qu'un équipage différent a eu le même problème un jour seulement avant l'accident mortel. Selon le rapport préliminaire de novembre, ils auraient réussi à le résoudre mais n'auraient pas transmis toutes les informations à l'équipe suivante. Un capitaine de la compagnie Batik Air, filiale de Lion Air, se serait rendu dans le cockpit et aurait résolu un problème similaire, rapportait Bloomberg.
Un autre Boeing 737 MAX 8, d'Ethiopian Airlines, s'est écrasé le 10 mars à 62 kilomètres de la capitale de l'Éthiopie, Addis-Abeba. Ce vol reliait Addis-Abeba à Nairobi, la capitale du Kenya. Parmi les 157 victimes du crash figuraient, outre des citoyens du Kenya et de l'Éthiopie, 18 Canadiens, huit Américains, huit Italiens, huit Français, sept Britanniques ainsi que trois Russes et une Belge.
Il s'agit du deuxième crash d'un avion de ce type en six mois. Le 29 octobre 2018, un Boeing 737 MAX de la compagnie aérienne Lion Air s'est abîmé dans la mer de Java peu après son décollage de Jakarta. Les 189 personnes qui se trouvaient à bord de l'avion ont péri dans cette catastrophe. À la suite de ces tragédies, les autorités de l'aviation et les compagnies aériennes du monde entier ont immobilisé leurs appareils 737 MAX série 8 ou leur ont fermé leur espace aérien.