Après qu'Emmanuel Macron a plaidé à l'automne dernier pour la création d'une armée européenne afin d'éviter de dépendre trop fortement de l'Otan, c'est au tour de la Défense française de s'exprimer. La ministre des Armées Florence Parly s'en est prise à l'engagement des États-Unis dans l'Alliance atlantique et a implicitement critiqué l'attitude de Donald Trump vis-à-vis de celle-ci.
«Ce qui préoccupe les Européens est de savoir si l'engagement des États-Unis est pérenne», a souligné Mme Parly lors d'une visite à Washington lundi. «L'alliance ne devrait pas être soumise à des conditions, sinon ce n'est pas une alliance».
«La clause de solidarité de l'Otan est baptisée Article 5 et non article F-35», a-t-elle ironisé, faisant une allusion au nouvel avion furtif de l'Armée américaine que Washington voudraient voir les Européens acheter, au détriment d'appareils fabriqués localement.
Mme Parly a ajouté: «quand les Européens ont entendu, en juillet dernier à l'OTAN, que si leurs dépenses militaires n'atteignaient pas 2% du PIB, les États-Unis "suivraient leur propre chemin", ils n'ont pas été rassurés"».
En novembre dernier, M. Trump avait jugé «très insultant» que son homologue français Emmanuel Macron ait proposé la création d'une armée européenne pour que l'Union puisse se protéger de potentiels adversaires.