Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi aux propos du conseiller à la sécurité nationale américaine John Bolton qui tôt dans la journée de dimanche avait déclaré qu'il serait raisonnable d'inviter la Chine, en tant que pays qui augmente ses capacités nucléaires, à rejoindre la Russie et les États-Unis à la table des possibles pourparlers sur le sujet de la stabilité stratégique et le désarmement.
«Nous n'avons pas encore reçu des propositions claires», a-t-il indiqué.
Dans une interview accordée à la station de radio AM 970 The Answer, M.Bolton a essayé d'expliquer ce dimanche les motifs qui poussent les États-Unis à développer leur bouclier antimissile.
«La Chine est en train de renforcer ses capacités nucléaires. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous envisageons de renforcer notre système national de défense antimissile ici aux États-Unis. Et c'est la raison pour laquelle nous envisageons de lancer d'autres négociations sur le contrôle des armements, par exemple, avec les Russes. Il pourrait être logique d'inviter la Chine à cette discussion», a-t-il souligné.
Pour rappel, Donald Trump a annoncé le 1er février que les États-Unis cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité FNI, signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, et qu'ils s'en retireraient officiellement au bout de six mois, sauf si Moscou cessait de violer l'accord. Le ministère russe des Affaires étrangères a alors accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité FNI, ainsi que de déployer des systèmes de lancement Aegis sous la forme d'ABM sur le territoire européen, qui peuvent en quelques heures se transformer d'un mécanisme défensif en arme d'attaque.
Vladimir Poutine a indiqué, le 2 février, que la Russie suspendait aussi sa participation au Traité, en réponse au retrait unilatéral des États-Unis. Il a affirmé que Moscou ne se laisserait pas entraîner dans une nouvelle course aux armements onéreuse, avant d'ajouter que toutes les propositions russes sur le désarmement restaient «sur la table» et que les portes restaient «ouvertes».