Plus d’une centaine de citoyens russes, dont plusieurs personnalités politiques, et une quinzaine d’entreprises ont été inscrites sur la liste des sanctions, a annoncé vendredi le Ministère canadien des Affaires étrangères, qui prend prétexte de l'incident naval dans le détroit de Kertch en novembre dernier et de la réunification de la Crimée avec la Russie en mars 2014.
«De concert avec l'Union européenne et les États-Unis, le Canada annonce aujourd'hui de nouvelles sanctions en réponse aux actions agressives de la Russie en mer Noire et dans le détroit de Kertch, et à la suite de l'annexion illégale de la Crimée par la Russie. La ministre des Affaires étrangères, l'honorable Chrystia Freeland, a annoncé ces sanctions à l'égard de 114 personnes et de 15 entités, aux termes de la Loi sur les mesures économiques spéciales.», indique le communiqué.
Parmi les personnes tombées sous le coup des sanctions en question figurent le président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Konstantin Kossatchev, et le vice-ministre de l’Énergie, Andreï Cherezov.
Les sanctions ont touché également Viktor Zolotov, directeur de la Garde nationale russe et Igor Setchine, PDG de la société pétrolière russe Rosneft.
Parmi les sociétés concernées figurent le bureau d'études Toupolev et les constructeurs d'avions Soukhoï et MiG.
La réaction russe
Selon Dmitri Novikov, premier vice-président de la Douma pour les Affaires internationales, ce n’est pas par hasard que les sanctions ont été introduites alors que la Russie se préparait à célébrer le 5e anniversaire de sa réunification avec la Crimée.
«C’est ces jours-ci que les autorités occidentales jugent important de rappeler qu’elles ne reconnaissent pas le rattachement de la Crimée et qu’elles sont prêtes à l’utiliser pour exercer des pressions politiques, économiques et autres sur notre pays. Nous devons bien sûr réfléchir aux mesures de riposte, nous devons les développer et les appliquer» a-t-il déclaré à Sputnik.
Quant à Konstantin Kossatchev, il dit considérer comme un «honneur» le fait d’être inscrit sur la liste des sanctions américaines et canadiennes. Il a attiré l’attention sur le fait que le Canada a pris prétexte de l’incident dans le détroit de Kertch.
«Le stratagème marche: provocation — réaction — sanctions. Cela signifie que Kiev peut désormais organiser calmement autant de sanctions occidentales qu’il le souhaite. Un bon cadeau de l'Occident pour l'élection présidentielle ukrainienne. Après s'être laissés prendre en otage par les provocations des autorités ukrainiennes, les États-Unis, le Canada et l'UE devront agir désormais dans le même sens», a-t-il écrit sur sa page Facebook.