Pour diversifier son économie et atténuer sa dépendance au pétrole, l'Arabie saoudite passe d'une économie de rente à un modèle économique d'ouverture. Aussi, le tourisme devient-il l'un des secteurs privilégiés par le Royaume, qui forme déjà des guides multilingues.
En 2018, 22 Saoudiennes ont reçu des licences de guide touristique et 108 autres se préparent à des examens, a annoncé à Sputnik Omar al-Mubarak, directeur chargé de la délivrance de licences à la Commission saoudienne du tourisme et du patrimoine (SCTH).
Ce dernier déclare qu'à ce jour, 571 licences de guide touristique au total ont été délivrées dans le Royaume.
«L'Arabie saoudite possède un très long littoral, ce qui représente des centaines de kilomètres de plages potentielles. Elle dispose également de montagnes et d'une multitude de sites historiques et culturels. L'infrastructure ultramoderne, la sécurité maximum et l'accueil chaleureux feront du Royaume une destination privilégiée du tourisme de loisirs pour les habitants de la région et du monde entier», a estimé le responsable.
Et de rappeler que l'Arabie saoudite avait commencé à délivrer des visas de tourisme dès avril 2018.
Par le passé, les visas étaient limités aux travailleurs expatriés et aux voyageurs d'affaires, ainsi qu'aux pèlerins. D'ici à la fin de l'année en cours, le Royaume se propose d'octroyer des visas électroniques pour booster l'industrie touristique, qui représente déjà le deuxième secteur de recrutement.
Abdel Aziz al-Atibi, fondateur de l'agence de voyage saoudienne Tirhal, affirme que le Royaume ne tardera pas à devenir très populaire parmi les touristes, grâce notamment à ses plages sauvages à l'eau extrêmement pure et ornée de coraux, à ses montagnes accessibles à des activités pour tous les goûts et à une multitude de sites historiques et religieux ouverts à la visite.
L'entrepreneur a rappelé que l'Arabie saoudite était baignée à l'est, par les eaux du golfe Persique et à l'ouest, par celles de la mer Rouge. Il y a des plages où le respect des us et coutumes du pays, surtout en matière de tenue vestimentaire, est de rigueur, et d'autres, fermées, réservées aux touristes et où ceux-ci peuvent s'habiller comme ils en ont l'habitude.
Abdel Aziz al-Atibi a aussi évoqué de nombreuses chaînes de montagne et tout particulièrement le Jebel Tuwaiq, qui est un escarpement étroit dont le versant est forme une pente douce, alors que le côté ouest est nettement plus abrupt. Tout cela représente un grand potentiel pour les alpinistes.
L'Arabie saoudite a autorisé des groupes de touristes à visiter Madain Saleh, lieu situé au nord-ouest du Royaume, à 400 km de Médine et au carrefour entre la péninsule Arabique, la Syrie, la Jordanie et la Mésopotamie. On y trouve les vestiges de la cité nabatéenne d'Hégra s'étendant sur environ 500 hectares (13 km2) de désert. Appelé site archéologique de Al-Hijr par l'Unesco, c'est le premier du pays à être inscrit sur la liste du patrimoine mondial.*
«En 2017, le nombre de femmes employées dans le secteur touristique de l'Arabie saoudite s'est chiffré à 20.000. 70% d'entre elles sont des étrangères. En tout, l'industrie touristique du Royaume emploie 600.000 personnes. Presque 80% ne sont pas des Saoudiens», a indiqué à Sputnik Muhammed al-Ibrahim, spécialiste saoudien du tourisme.
Cet expert explique que les investissements dans le tourisme donneraient une impulsion à l'économie saoudienne, tout en élargissant la coopération économique internationale. Quoi qu'il en soit, les médias locaux parlent avec prudence de l'avenir touristique du Royaume, les Saoudiens craignant que tout cela n'affecte leur culture et leurs traditions.