Entre «avancée» et «manœuvre», la décision de Bouteflika divise

© AP Photo / Toufik DoudouAlgérie
Algérie - Sputnik Afrique
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Réagissant aux décisions du Président Bouteflika, un cadre du Front de libération nationale a affirmé à Sputnik que ces annonces constituaient «un pas important» dans le renouvellement de vie politique en Algérie. Contrairement à cet avis, un politologue a expliqué à l’agence que la démarche initiée par le chef de l’État était une manœuvre.

Dans son message de renoncement à un 5e mandat en Algérie, le Président Abdelaziz Bouteflika a annoncé des décisions sensées apporter une réponse satisfaisante aux revendications de la rue. Or les manifestations ont repris de plus belle. Dans un entretien accordé à Sputnik, Walid ben Qoroun, cadre dirigeant au sein du Front de libération national (FLN), estime que les décisions du chef de l'État constituent «une avancée majeure».

«La décision du président Bouteflika marque une nouvelle étape de la vie politique algérienne», a déclaré le dirigeant du FLN. «Lorsque le président dit que je ne serai pas candidat à la présidence parce que je réponds aux demandes de la population, en particulier des jeunes, et que je les écoute attentivement, cela signifie que leurs revendications et leurs aspirations sont respectées et prises en compte», a-t-il ajouté.

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Malgré cela les manifestants s'apprêtent de nouveau à sortir dans la rue le 15 mars.

Omar al Faruq, politologue algérien et militant des droits de l'Homme, affirme quant à lui dans un entretien à Sputnik que la décision du Président de reporter les élections n'avait pas satisfait les manifestants qui y voient une manœuvre politique pour prolonger son 4e mandat. «En fait, Bouteflika reste Président de l'Algérie pour un 5e mandat [par prolongation du 4e, ndlr]», a-t-il déclaré.

«Les élections sont reportées jusqu'à ce qu'un remplaçant approprié soit trouvé pour le Président actuel», a-t-il expliqué, précisant que «ceci est contraire aux dispositions de la constitution du pays».

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Dans ce contexte, l'expert a prévenu que le «vendredi [15 mars, ndlr], les gens continueront à manifester dans les rues, réclamant un changement de régime». Compte tenu du fait que «les manifestants ne sont pas liés aux partis politiques et à l'opposition officielle» car ils «ne font pas confiance aux politiciens», «il est tout à fait possible que l'armée dise son mot pour que les revendications du peuple soient entendues», a-t-il affirmé.

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Cette interprétation des décisions annoncées par le chef de l'État est totalement rejetée par le FLN. «Si le gouvernement voulait vraiment faire une manœuvre politique, il n'aurait pas convoqué une conférence nationale inclusive avec la participation de toutes les composantes de la société», a souligné M.ben Qaroun. «Et il est impossible de changer l'ensemble du système politique en quelques jours, cela prend du temps et nécessite des mesures adéquates», a-t-il conclu.

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