Le KGB aurait pu fêter aujourd'hui ses 65 ans, rappelle Vzgliad qui revient sur le rôle (pas joué) de la structure dans la chute de l'URSS.
Le contrôle de parti était exercé au niveau des vice-présidents du comité central. De plus, le mécanisme de «transfert de cadres» permettait à certains collaborateurs d'alterner entre des postes au KGB et au sein du parti.
Au milieu des années 1980, la jeune génération des collaborateurs en avait marre de ce système encombrant. Tous ces comités de district et de quartier ne suscitaient que des soupirs de lassitude. Et la nécessité de rejoindre le parti en tant que garantie de carrière était une sorte de rituel de «consécration en homme», selon Vzgliad.
Chez les générations des années 1980 du KGB, la «fidélité au parti» était déjà naturellement remplacée par la fidélité à d'autres intérêts publics. Dans ces conditions, l'appareil du Comité central du parti communiste soviétique n'était pas perçu comme une «section avancée de la classe ouvrière», mais comme un instrument du pouvoir étatique. La rhétorique évolutionniste, tout comme les philosophies marxiste et léniniste, n'intéressaient plus personne depuis longtemps, selon le média.
© AFP 2024 PATRIK STOLLARZ Les avoirs d'un agent du KGB exposés au Musée d'espionnage en Allemagne
Les avoirs d'un agent du KGB exposés au Musée d'espionnage en Allemagne
© AFP 2024 PATRIK STOLLARZ
Le KGB est souvent désigné comme l'un des principaux responsables de l'effondrement de l'URSS. On entend dire qu'il «a eu un train de retard», «a eu peur», etc., et à partir de là sont tirées des conclusions profondes sur la compétence de tout le personnel du KGB durant toute son existence. Mais quand on se souvient de la situation dans les années 1980, on comprend que le problème est plus complexe.
Des centaines de textes ont été écrits à ce sujet, mais il convient de rappeler qu'en pratique, sur le terrain, le comité ne décidait pratiquement rien et était privé d'instruments qui lui auraient permis d'avoir une influence réelle sur les événements. Dans certaines républiques, le sommet du parti était tout simplement pris de panique, dans d'autres il se solidarisait avec les nationalistes ou cherchait à les contrôler, tandis que Gorbatchev voyait la vie en rose.
Bien sûr, l'appréciation de l'activité du comité depuis 1954 dépend entièrement de la position idéologique adoptée par celui qui la formule. On pose aujourd'hui l'étiquette «KGB» sans vraiment chercher à comprendre comment cette structure fonctionnait et qui y travaillait. La «pensée KGB» et tout ce qui l'accompagne n'est qu'une réminiscence de la fin des années 1980.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.