Sa lutte contre le port du voile en Iran lui vaut de la prison et 148 coups de fouet

© Sputnik . Andreï Stenine / Accéder à la base multimédiaDes femmes iraniennes pendant les célébrations d'un anniversaire de la Révolution islamique à Ténéran
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Un tribunal de Téhéran a condamné la militante iranienne des droits de l’Homme Nasrin Sotoudeh à un total de 38 ans de prison et de 148 coups de fouet pour des infractions liées à la sécurité nationale qu’elle n’a pas reconnues, selon son mari. Une condamnation qui lui aurait été signifiée une fois incarcérée.

L'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, célèbre militante des droits de l'Homme emprisonnée à Téhéran, a été condamnée à sept ans de prison par la justice iranienne, a rapporté ce lundi l'agence de presse semi-officielle Isna.

«Nasrin Sotoudeh a été condamnée à cinq ans de prison pour conspiration contre le système et à deux ans pour avoir insulté le guide» suprême Ali Khamenei, a déclaré le juge Mohammad Moghiseh, à la tête de la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, selon Isna.

Le 13 juin 2018, Nasrin Sotoudeh a été arrêtée et incarcérée dans la prison d'Evin à Téhéran. On lui a alors indiqué qu'elle avait été condamnée, par contumace, à cinq ans de prison par un tribunal révolutionnaire de Téhéran sur des accusations d'espionnage.

Dans un message publié lundi sur son compte Facebook, Reza Khandan, mari de Nasrin Sotoudeh, a écrit lundi que cette dernière s'est vu notifier «en prison» avoir été condamnée au total à «38 années de prison et 148 coups de fouet». Soit «cinq ans pour la première affaire, et 33 ans et 148 coups de fouet pour la deuxième», sans apporter de plus amples précisions.

«J'ignore à combien d'années elle a été condamnée pour chacune des charges, car ma conversation avec Nasrin n'a duré que quelques minutes et que nous ne sommes pas entrés dans les détails», a expliqué Reza Khandan au Center for Human Rights in Iran (CHRI), révélant par là même que c'était sa femme qui l'avait informé de sa condamnation depuis la prison d'Evin où elle est incarcérée.

«Je sais simplement que la peine la plus importante était de douze ans pour [avoir encouragé des gens] à la corruption et à la prostitution», a-t-il ajouté.

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Nasrin Sotoudeh était poursuivie pour sept chefs d'accusation, dont «divulgation d'informations dirigées contre l'État, espionnage et apparition devant l'autorité judiciaire sans hijab islamique», avait rapporté son avocat en décembre dernier. Elle est notamment connue pour son soutien envers les femmes qui manifestent contre le port du voile dans son pays.

Récompensée en 2012 du Prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen, Mme Sotoudeh a passé trois ans en prison (2010-2013) après avoir défendu des opposants arrêtés lors de manifestations en 2009.

Elle a aussi défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public afin de protester contre l'obligation faite aux femmes de porter le voile dans l'espace public.

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