Le nombre de tirs de LBD sur les Gilets jaunes est historique, selon un rapport du Sénat

© AFP 2024 MEHDI FEDOUACHUn policier avec un LBD
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Un rapport du Sénat sur la proposition de loi réclamant l’interdiction des LBD constate que fin 2018 la fréquence du recours à cette arme a triplé en trois mois par rapport aux chiffres de la totalité de l’année 2016, lors des manifestions contre la loi Travail. Il se prononce cependant contre l’interdiction du LBD.

Le Sénat, qui examinait une proposition de loi communiste réclamant l'interdiction des LBD, a publié lundi 11 mars le rapport de la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio, fait au nom de la commission des Lois. Ce rapport constate que le recours aux LBD est monté en flèche au cours des trois derniers mois de 2018 en raison du mouvement des Gilets jaunes et affirme qu'en interdire l'usage pourrait fragiliser le dispositif de maintien de l'ordre.

Le rapport a dévoilé pour la première fois des statistiques précises, obtenues auprès du ministère de l'Intérieur et de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), sur l'évolution de l'usage des LBD tant par les forces de police (tous services confondus) que par la gendarmerie.

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Il s'ensuit que le recours à cette arme, présentée comme non létale par le gouvernement, a connu une amplification inouïe en 2018, notamment au cours du dernier trimestre pendant lequel a éclaté le mouvement des Gilets jaunes, ayant plus que triplé par rapport à la période des manifestations de 2016 contre la loi Travail, marquées, comme il paraissait à l'époque, de violences policières inouïes.

Basé sur les informations transmises par le ministère de l'Intérieur, le rapport a dévoilé que 3.821 tirs de LBD ont été effectués au sein de toutes les unités de la police et de la gendarmerie nationales en 2014, 4.933 tirs en 2015, 6.619 tirs en 2016, 6.591 en 2017 et 20.054 tirs en 2018.
Néanmoins le rapport estime que l'interdiction de cette arme est «de nature à fragiliser l'intervention des forces de maintien de l'ordre».

Se basant sur ce rapport, la commission sénatoriale n'a pas adopté la proposition de loi visant à interdire l'usage des LBD dans le cadre du maintien de l'ordre.Le 6 mars, le Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a demandé à la France d'ouvrir une enquête sur «l'usage excessif de la force» pendant les manifestations des Gilets jaunes.

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Le Conseil d'État a rejeté début février la demande de suspension de l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD). Il avait été saisi par la CGT, la Ligue des droits de l'Homme, le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France, qui jugent leur usage dangereux, ainsi que par des personnes blessées par des tirs à Nîmes et à Montpellier.

Emmanuel Macron a défendu l'usage des lanceurs de balles de défense par les forces de l'ordre et de nouveau dénoncé les casseurs du "samedi après-midi", après l'appel du Conseil de l'Europe à suspendre l'usage du LBD, au nom des droits de l'homme.

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