Dans un article intitulé «Emmanuel Macron est sur une pente glissante vers le "despotisme démocratique"», écrit par Gaspard Koenig, le Financial Times s'en prend violemment à la manière dont l'administration française gère la situation actuelle du pays.
L'article énumère notamment un bon nombre de mesures prises par le gouvernement face aux troubles sociaux, comme le vote de la loi anti-fake news visant à «promouvoir la vérité officielle et supprimer les contenus des réseaux sociaux», ou encore celui de la loi anti-casseurs pour contrer les «malins gilets jaunes qui pourront être individuellement banni des démonstrations publiques et figurer sur une liste de surveillance du gouvernement».
La force policière «excessive» est l'un des autres sujets abordés. En effet, le média rappelle que Christophe Castaner a justifié l'usage des LBD, controversés, contre les manifestants.
«La primauté du droit ne fonctionne pas de cette façon. Tolérer des attitudes déviantes, irritantes ou excentriques qui ne nuisent pas directement aux autres est la définition même d'une société ouverte. En essayant de définir qui est autorisé à écrire, parler, tweeter ou manifester, M.Macron risque de contrarier ses adversaires mécontents», poursuit l'article.
«Sa répression des libertés civiles s'inscrit dans une tendance logique depuis son entrée en fonction en 2017. Une loi antiterroriste d'octobre 2017 a considérablement accru les pouvoirs accordés aux forces de police. Une loi sur l'immigration de février 2018 a affaibli les droits des migrants et des demandeurs d'asile. En octobre, la Cour suprême française a refusé de suspendre la création d'une base de données biométrique contenant des informations détaillées sur tous les citoyens français», explique le Financial Time.
L'article constate que le «despotisme démocratique», bien connu des lecteurs d'Alexis de Tocqueville, place le bien-être général et la sécurité publique au-dessus des droits individuels. Cela reflète la tendance mondiale inquiétante des démocraties libérales à emprunter le mode opératoire des autocraties», rappelle le quotidien.
«Nous ne pouvons pas faire preuve de complaisance. Interdire le contenu odieux sur les réseaux sociaux est de la censure. La collecte de données biométriques est de la surveillance. Enfermer les délinquants potentiels avant qu'ils ne commettent un crime est de la répression. Blesser les manifestants, c'est de la violence commanditée par l'État, et imposer la neutralité dans les salles de rédaction, c'est de l'autoritarisme. Les citoyens devraient résister à l'impulsion d'imposer la vertu par la force», conclut l'article.