La décision du Président états-unien de retirer la Turquie du Système de préférences généralisées (SPG) témoigne de la ferme détermination de Donald Trump à poursuivre la politique du «capitalisme sauvage», typique des États-Unis, a déclaré à Sputnik Yildirim Tugrul Turkes, parlementaire turc du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir).
«Pratiquant sa politique du "capitalisme sauvage" non seulement à l'égard de la Turquie, mais à l'égard du monde entier, à commencer par la Chine jusqu'à la Russie, Trump compte sans doute redynamiser l'économie américaine», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'une telle stratégie ne pourrait apporter du dynamisme dans l'économie des États-Unis qu'à très court terme.
«À long terme, cette approche serait lourde de très graves conséquences pour l'économie américaine elle-même et pousserait la Turquie à se tourner vers des marchés alternatifs», a prévenu le député.
Selon ce dernier, c'est la Turquie qui se tournerait vers des marchés alternatifs aujourd'hui, demain, ce serait le tour de la Chine, après du Vietnam et ainsi de suite.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Ahmet Akin, député turc du Parti républicain du peuple (CHP), principale force d'opposition dans le pays, a relevé que cette décision de Donald Trump marquait un nouveau regain de tension dans les relations entre Ankara et Washington.
«Cette nouvelle démarche scandaleuse de Trump dans le cadre de la guerre commerciale qu'il a lui-même déclenchée contredit l'objectif des 75 milliards de dollars de volume commercial mutuel, convenu auparavant par les gouvernements de la Turquie et des États-Unis. Par ailleurs, cette décision aura un impact douloureux sur les petites et moyennes entreprises et les producteurs américains», a relevé le parlementaire.
La Turquie a perdu lundi 4 février son statut de pays en développement bénéficiant du SPG, officiellement, en raison de son niveau de développement économique accru. Elle n'est plus considérée par les États-Unis comme un pays en développement, dont certains produits peuvent entrer sur le sol américain sans barrière douanière.
Le gouvernement turc s'est montré extrêmement critique envers cette décision du Président états-unien. La ministre turque du Commerce Ruhsar Pekcan a tenu à préciser qu'en 2018, dans le cadre du SPG, la Turquie avait assuré 1,74 milliard de dollars des importations américaines, sur un total de 20,9 milliards de dollars.