Compte tenu de la situation qui se dégrade entre l'Union européenne et les États-Unis, leurs négociations commerciales se déroulent difficilement, a déclaré à Sputnik Fabio Massimo Parenti, professeur agrégé de géographie économique et politique à l'Institut international italien Lorenzo de 'Medici (LdM).
«Il y a de nombreux points de désaccord. […] Espérons toutefois qu'on pourra parvenir à un accord sur une réduction mutuelle des droits de douane sur les produits industriels, comme cela a été décidé lors de la réunion en juillet dernier», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que différents scénarios se trouvaient sur la table des négociations.
«La principale préoccupation du côté européen est que l'administration Trump augmente les tarifs douaniers sur les voitures européennes. Dans ce cas, comparé au précédent tarif sur l'acier, l'aluminium et d'autres produits n'ayant pas d'incidence sur l'économie européenne, l'impact serait grave, vu l'importance du marché des États-Unis pour l'industrie automobile européenne», a poursuivi l'expert.
Cela dit, il a voulu espérer que ces droits de douane ne seraient pas finalement mis en place.
«Somme toute, l'UE se tourne de plus en plus vers l'Asie à titre d'alternative partielle au marché américain. En fait, le volume des échanges commerciaux entre l'Europe et l'Asie augmente, ce qui s'inscrit également dans le cadre de l'initiative [chinoise, ndlr] la Ceinture et la Route», a relevé l'Italien.
Selon lui, les États-Unis risquent dans ces conditions de s'avérer perdants après une année d'approche fortement protectionniste.
«Il est donc important de trouver un accord bien qu'il y ait encore de nombreux obstacles dans cette voie. Je pense toutefois que ce sont les États-Unis qui sont le vrai perdant aujourd'hui», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Les observateurs constatent qu'en dépit des hausses de tarifs douaniers décidées par le Président états-unien en 2018, le déficit commercial des États-Unis s'est encore creusé. Le déficit du pays ne cesse d'augmenter de manière significative, atteignant le niveau le plus élevé des 10 dernières années.
Le 25 juillet dernier, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'était rendu aux États-Unis pour rencontrer Donald Trump en vue de négociations. À l'issue de ces dernières, les deux hommes avaient annoncé une série de mesures sur l'agriculture, l'industrie et l'énergie pour apaiser le conflit commercial qui déchirait les États-Unis et l'Union européenne.