Si un os est trop abîmé, on aura besoin d'un implant pour le remplacer. Néanmoins, une prothèse classique peut présenter certains inconvénients, qu'il s'agisse d'un risque de rejet, du traitement que cela implique de suivre ou même d'une nouvelle intervention chirurgicale pour remplacer l'objet défaillant, ont raconté à Sputnik Jochen Borris, directeur de département à l'Institut Fraunhofer d'ingénierie des surfaces et couches minces (IST), et Thomas Neubert, responsable du projet FAST.
Selon eux, les chercheurs de l'Institut ont élaboré, avec huit autres partenaires dans le cadre d'un projet européen, une nouvelle technologie dans laquelle des implants imprimés en 3D sont insérés directement dans le corps humain et transformés en os.
Les chercheurs utilisent une substance qui peut être transformée en une structure solide capable de tenir aussi longtemps que nécessaire, un polymère, et impriment en 3D l'os requis sous forme d'un châssis, dont la surface possède des cavités. Celui-ci est usiné à l'aide d'un appareil à jet de plasma, de sorte qu'il puisse être rempli de cellules osseuses. Le châssis se développe progressivement avec les cellules osseuses.
Mais ce n'est pas tout:
«La structure elle-même est biocompatible et dégradable. À la fin du traitement, elle se dissout sans laisser de résidu dans le corps humain et il ne reste qu'un nouveau tissu osseux», a indiqué Thomas Neubert à Sputnik.
D'après Jochen Borris, le domaine d'application de cette technologie inclut pratiquement tous les types de fractures osseuses dans lesquelles l'os seul ne peut pas faire le travail, y compris celles du crâne.
«En revanche, en cas d'ostéoporose, cette technique ne pourrait être utilisée, la croissance des os étant alors perturbée», a prévenu le spécialiste.
De son côté, M.Neubert a tenu à souligner qu'à part ses avantages évidents du point de vue médical, la nouvelle technologie surpasse les prothèses classiques au regard de l'économie.
«La durée de l'hospitalisation et le nombre d'interventions chirurgicales requises sont un élément important de l'établissement du coût du traitement», a-t-il expliqué.
La recherche entre actuellement dans sa phase d'expérimentation animale. Les structures imprimées sont implantées chez des bêtes de laboratoire et les suites de leur pose sont étudiées de près.
«Les prototypes seront développés pour les rendre plus stables. Quoi qu'il en soit, il faudra encore attendre longtemps avant que les essais cliniques sur les humains ne commencent», a résumé M.Neubert.