Lors d’une audition le 16 janvier, l'ancien «conseiller spécial» d'Emmanuel Macron Ismaël Emelien, mis en cause dans l'affaire Benalla, a reconnu avoir relayé des images de vidéosurveillance de la manifestation du 1er mai visant à contrecarrer les révélations des médias français sur le comportement d’Alexandre Benalla. Or, comme le rapporte le Monde, qui a pris connaissance des procès-verbaux, M.Emelien souligne toutefois qu’il n’a jamais été conscient du caractère illégal de ces images.
M.Emelien donne une explication à ses actes: «Il ne s’agissait pas d’assurer la défense personnelle de M.Benalla, mais celle de l’Élysée et du Président de la République, qui étaient pris à partie dans cette crise».
D’après l’ancien conseiller du Président de la République, il avait reçu ces images sur un CD le 19 juillet. Il assure pourtant n’avoir jamais pensé que c’était de la vidéosurveillance policière. Pour lui, il aurait pu s’agir d’images «sorties des réseaux sociaux», ou même «des images de webcams touristiques accessibles librement sur internet».
«En début d'après-midi, M. le Texier m'indique que cela a été mis en ligne, vers 14 heures, de mémoire», raconte l'ancien conseiller expliquant qu'«en fin d'après-midi», le service de presse de l'Élysée l'aurait prévenu que des journalistes les interrogeaient au sujet d'une vidéo volée.
«Je suis pris d'un doute et je demande à M.Le Texier de retirer la publication faite par ses soins.»
Le soir même, vers minuit, une réunion de crise a eu lieu à l’Élysée, lors de laquelle le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda a annoncé que le préfet de police aurait engagé une procédure contre les agents de la Préfecture, pour avoir illégalement remis une vidéo à M.Benalla. Emelien a donc expliqué à Patrick Strzoda que cela devait être la vidéo qu’il avait reçue et la lui a donnée immédiatement. Le film a été adressé au procureur de la République le lendemain matin, lit-on dans le Monde.