Attentat en prison: il s’avère que palper les visiteurs est impossible «sans leur accord»

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L’attaque contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe a été perpétrée avec un couteau apporté par la femme du détenu radicalisé. Expliquant comment l’arme a été introduite, un syndicaliste pénitentiaire déclare que les surveillants n’ont pas le droit de procéder à une palpation sur les visiteurs sans leur accord.

Venue sur les lieux de l'agression de deux surveillants à Condé-sur-Sarthe, la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, a demandé mardi de l'Inspection générale de la Justice un rapport sur l'attaque, pour «comprendre précisément» comment un couteau en céramique a pu être introduit dans la prison et «comment est-ce que ça n'a pas été repéré».

Le couteau, avec lequel un détenu radicalisé a blessé mardi deux surveillants et qui a été très probablement apporté par sa compagne enceinte, «est rentré très facilement» dans la prison, affirme sur Franceinfo Yoan Karar, secrétaire général adjoint du Syndicat national pénitentiaire FO.

«La céramique n'est pas détectable dès l'instant où on rentre en prison. Les visiteurs passent par un portique qui ne mesure que la masse métallique. La céramique n'en contient pas donc ça ne sonne pas», a expliqué le syndicaliste.

De plus, l'article 57 de la loi pénitentiaire n'autorise les «fouilles intégrales que si les fouilles par palpation ou l'utilisation des moyens de détection électronique sont insuffisantes.»

«Légalement, un personnel de surveillance n'a pas le droit de procéder à une palpation sur les visiteurs sans leur accord. Donc, comme le portique n'a pas sonné, il n'y avait pas lieu de faire cette palpation de sécurité supplémentaire, donc le couteau est rentré très facilement», a souligné l'homme.

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Mardi matin, un détenu de 27 ans qui purgeait une peine de 30 ans, a blessé deux surveillants pénitentiaires avec un couteau en céramique, avant de se barricader avec sa compagne enceinte dans l'Unité de vie familiale (UVF) de la prison. C'est sa femme qui lui aurait fait passer le couteau. Se revendiquant de Daech*, il a affirmé qu'il ne se rendrait pas et qu'il voulait mourir en martyr. Selon des médias, il aurait déclaré avoir une ceinture d'explosifs sur lui, mais cette information n'a pas été officiellement confirmée.

Le détenu radicalisé a été interpellé ensuite dans l'assaut du Raid au cours duquel sa compagne a été tuée.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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