Le parti La France insoumise a réclamé le départ du préfet de Gironde après que l'un de ses députés, Loïc Prud'homme, a déclaré avoir reçu plusieurs coups de matraque par un policier alors qu'il quittait une manifestation lors de l'acte 16 des Gilets jaunes à Bordeaux, dénonçant ce fait sur son compte Twitter.
La réaction du préfet de Gironde, qui a déclaré que les policiers avaient «correctement fait leur travail» lors de la manifestation, a provoqué la colère des députés de La France insoumise.
#Bordeaux #2mars dans 1 manifestation non déclarée, sur 1 axe interdit par arrêté préfectoral et après sommations, les forces de l'ordre ont dispersé des #GiletsJaunes cours Pasteur. Elles ont correctement fait leur travail. Je les soutiens totalement @PrudhommeLoic@PoliceNat33
— Préfet de Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde (@PrefAquitaine33) March 2, 2019
«Ce n'est plus la France», a lancé Jean-Luc Mélenchon sur son Twitter évoquant le silence des médias sur cette histoire.
Télé et radio d'état muettes sur le matraquage du député insoumis à #Bordeaux @PrudhommeLoic. C'est plus la France.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 2, 2019
Un autre député du parti, Éric Coquerel, reproche également aux autorités de violer le droit des Français de manifester en matraquant des militants qui manifestent pacifiquement. Il évoque également le fait que les policiers savent ce que signifie matraquer un députe: «il y a la ligne rouge qui est installée». Ainsi, le parlementaire trouve que cela est inquiétant que les policiers aient agi consciemment dans l'incident en question.
«Je demande immédiatement la démission du préfet, qui a validé sans même enquêter le matraquage de Loïc Prud'homme!».
"Je demande immédiatement la démission du préfet, qui a validé sans même enquêter le matraquage de Loïc Prud'homme!" #LCI #Prudhomme pic.twitter.com/IXqIvY67Ss
— Arezki atsada (@arezki_atsada) March 3, 2019
Dans la foulée, La France insoumise a affirmé dans un communiqué que Loïc Prud'homme avait été matraqué «en toute impunité» par des policiers alors qu'il partait pacifiquement de la manifestation, relate l'AFP.
«Ils l'ont fait consciemment après avoir reconnu la fonction de Loïc. Frapper un député symbolise la dérive autoritaire actuelle. Nous demandons immédiatement la démission de M.Castaner, ainsi que des excuses et l'ouverture d'une enquête de l'IGPN», ont-ils dénoncé.
En même temps, Loïc Prud'homme a précisé sur BFM TV qu'il avait montré sa carte de député à la police, avant de prendre une «volée de matraques assez copieuse».
«J'étais à plusieurs centaines de mètres de Pey-Berland, cours Pasteur et je rejoignais tranquillement la place de la Victoire avec un ami», ajoute-t-il sur son Twitter en répondant à la déclaration du préfet.
Le matraquage sans sommation est donc une marque de conscience professionnelle? Vos propos sont scandaleux M.Le Préfet! J'étais à plusieurs centaines de mètres de Pey-Berland, cours Pasteur et je rejoignais tranquillement la Place de la Victoire avec un ami.
— Loïc Prud'homme (@PrudhommeLoic) March 2, 2019
Dans une vidéo qu'il a diffusée sur Twitter, Loïc Prud'homme montre une légère blessure à l'oreille et dit: «Voilà le travail de la police quand on se replie gentiment qu'on est député de la République».
Ce premier samedi du mois de mars, la France a connu l'acte 16 des Gilets jaunes. Au total, le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 39.300 manifestants à travers le pays, dont 4.000 à Paris. La page Facebook «Le Nombre jaune», qui fait le décompte des manifestants, a compté 92.053 personnes à 18h dans tout le pays.