Au cours d’un débat à l’Élysée avec des élus de la région Grand Est, le Président français a affirmé qu’à ce jour dans l’Hexagone, il n’existait pas de programme de retour des djihadistes français détenus en Syrie ou en Irak.
«La France a toujours eu la même doctrine, qui consiste à dire que ceux qui, dans un théâtre de guerre, ont été incarcérés, en l'espèce par les FDS [Forces démocratiques syriennes, ndlr] en Syrie et/ou par les autorités irakiennes, sont d'abord et avant toute chose judiciarisés dans ces pays lorsqu'on reconnaît la justice», a-t-il notamment déclaré.
«Contrairement à ce que vient d’affirmer le chef de l’État, les services des ministères des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice travaillaient bien depuis l’automne 2018 au retour des djihadistes détenus par les Kurdes de Syrie. Et ce, avant même l’annonce péremptoire de Donald Trump mi-décembre du retrait des troupes américaines», affirme dans sa publication Mediapart.
Selon ce média, la nécessité d’anticiper le rapatriement des djihadistes français a été abordée le 14 novembre par le conseil de Défense et de Sécurité nationale (CDSN). Pourtant, d’après les informations de Mediapart, après le tweet de Trump, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale a soumis à la présidence les options préconisées par les différentes administrations.
Le rapatriement américain a été jugé comme étant l'option la plus réaliste et la plus facile à mettre en œuvre et comportant le moins de risque juridique, explique Mediapart, ajoutant que «l’Élysée et Matignon ont donné leur accord pour que contact soit pris par les ministères des Affaires étrangères et de la Défense avec les États-Unis afin de discuter du programme de retour des djihadistes français. Les Américains ont répondu favorablement. L’opération devait être pilotée par le JSOC (le Joint Special Operations Command, le commandement chargé de coordonner les différentes unités des forces spéciales de l'armée américaine)».
Néanmoins en février, un haut fonctionnaire a appris à ce média que le Président avait bloqué le programme. Ayant sollicité l’Élysée à ce sujet, Mediapart n’a pas reçu de réponse.