Le Hezbollah est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les États-Unis, mais seule sa branche armée est classée comme telle par l'UE, bien que ses branches militaire et politique se trouvent sous une seule direction depuis sa fondation, a indiqué à Sputnik Elijah J. Magnier, journaliste militaire doté d'une longue expérience, commentant la décision britannique d'interdire ce mouvement chiite libanais.
«En 1985, en vertu de son premier Manifeste, le Hezbollah s'assignait pour tâche de créer un "État islamique" au Liban. En 2009, le Hezbollah a toutefois changé d'objectif, comprenant que la création d'un "État islamique" était impossible au Liban. Aujourd'hui, le Hezbollah fait partie du parlement et du gouvernement du Liban», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que le Président du Liban avait été élu grâce au Hezbollah, qui a aussi intronisé le Premier ministre et ce, même si les deux appartenaient à des partis politiques opposés à ce mouvement. De plus, le président du Parlement libanais est un allié du Hezbollah.
«Si le Hezbollah représente un danger pour la Grande-Bretagne, le gouvernement britannique doit rompre tout lien avec le Liban», a estimé l'expert.
Ce dernier a supposé qu'en réponse à cette décision de Londres, le mouvement chiite pourrait compliquer l'accès des diplomates britanniques au renseignement et à ces institutions d'État libanais où lui et ses alliés politiques sont présents.
«Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré haut et fort que l'UE maintiendrait ses relations avec tous les partis au Liban sans aucune exception. La France a également déclaré qu'elle ne suivrait pas l'exemple britannique, ses dirigeants se rendant bien compte de la nécessité d'un accès garanti aux institutions libanaises. Telle est la position des principaux pays européens, à l'exception de ceux qui se trouvent dans l'orbite USA-Israël», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.