Affaire SNC-Lavalin: l’ex-ministre de la Justice porte un coup dur à Justin Trudeau

© REUTERS / Remo CasilliJustin Trudeau
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L'ex-ministre de la Justice de Justin Trudeau affirme avoir subi des pressions «inappropriées» et des menaces «voilées» de l'entourage du Premier ministre pour qu'elle intervienne dans la procédure judiciaire contre un ancien cadre de SNC-Lavalin, impliqué dans un scandale de corruption en Libye. M.Trudeau nie toutefois toutes les accusations.

L'ancienne ministre canadienne de la Justice Jody Wilson-Raybould a déclaré avoir subi entre septembre et décembre 2018 des «pressions constantes» de la part de plusieurs personnes au sein du gouvernement «pour intervenir politiquement» et ce «de manière inappropriée» afin de parvenir à un accord à l'amiable avec SNC-Lavalin, relate The Guardian.

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Un tel accord hors cour aurait évité un long et coûteux procès à ce géant canadien du BTP. En cas de condamnation pénale, SNC-Lavalin, qui emploie 50.000 personnes dans le monde dont 9.000 au Canada, se verrait interdire tout contrat public pendant dix ans, ce qui risquerait de compromettre son avenir, précise le journal. L'ancienne ministre a aussi affirmé avoir été l'objet de «menaces voilées» et s'être entendue dire par le plus haut fonctionnaire du pays qu'elle devrait «éviter un affrontement avec le Premier ministre» dans ce dossier.

Elle a également dit croire qu'elle avait été rétrogradée au poste de ministre des Anciens combattants, lors d'un remaniement en janvier, en raison de son refus d'intervenir dans ce dossier.

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Mme Wilson-Raybould a témoigné que 11 hauts responsables, y compris le Premier ministre lui-même, étaient intervenus auprès d'elle à dix reprises pour qu'elle s'assure de l'abandon d'accusations au pénal contre SNC-Lavalin, en échange du paiement d'une amende. «Le Premier ministre m'a demandé de l'aider, de trouver une solution pour SNC en affirmant que s'il n'y avait pas de règlement hors cour, (le groupe) déménagerait de Montréal et qu'il y aurait plusieurs pertes d'emplois», a-t-elle soutenu devant la commission de la Justice. «Je lui ai dit que j'avais fait mon travail, que mon idée était faite sur SNC et que je n'allais pas m'ingérer dans la décision du directeur» du bureau des procureurs, a-t-elle lancé.

L'affaire embarrasse le gouvernement Trudeau depuis les révélations du quotidien Globe and Mail, selon lequel son entourage aurait exercé des pressions indues sur l'ancienne ministre pour parvenir à un accord à l'amiable avec SNC-Lavalin, ce que Justin Trudeau nie.

Le géant québécois du BTP, établi à Montréal (où est élu M.Trudeau), est accusé depuis 2015 de corruption pour avoir versé 48 millions de dollars canadiens de pots de vin (32 millions d'euros) à des responsables libyens du temps du dictateur Mouammar Kadhafi, entre 2001 et 2011.

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