Les autorités brésiliennes n'ont pas l'intention de mettre leur territoire à la disposition des militaires américains pour mener une opération contre le gouvernement vénézuélien, a déclaré lundi le vice-Président du pays Antonio Hamilton Mourao, lors d'une rencontre du Groupe de Lima à Bogota, en Colombie.
«Cela implique le feu vert du Congrès national [parlement brésilien, ndlr], le gouvernement brésilien ne peut pas le faire [sans avoir demandé l'avis du parlement]. Et la plupart des membres du gouvernement sont contre», a indiqué M.Mourao à la chaîne de télévision Globo News, publiant ensuite un message sur Twitter à ce sujet.
O ingresso de forças armadas estrangeiras em território brasileiro depende de aprovação do Congresso Nacional e não há intenção de apoio do governo @jairbolsonaro para tal possibilidade. https://t.co/zXwcAtWgMz
— General Hamilton Mourão (@GeneralMourao) 25 février 2019
Selon M.Mourao, le gouvernement du Brésil fera tout pour que la crise vénézuélienne soit réglée par des moyens pacifiques et diplomatiques.
La Force nationale de sécurité publique brésilienne a élargi le cordon de sécurité dans la zone frontalière avec le Venezuela afin d'atténuer les tensions résultant des récents affrontements, a rapporté lundi un correspondant de Sputnik.
Dimanche matin, un groupe de militants soutenant l'opposition vénézuélienne au Brésil avait attaqué le poste de contrôle frontalier situé près de la ville brésilienne de Pacaraima, mettant le feu à un véhicule de la Garde nationale vénézuélienne. Les assaillants avaient également lancé des projectiles sur les soldats vénézuéliens, lesquels avaient riposté avec des gaz lacrymogènes.
La crise politique au Venezuela a éclaté quand l'opposant Juan Guaido s'est autoproclamé le lendemain «Président en exercice du pays» et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a reconnu comme «Président par intérim». Une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, en ont fait de même. La France l'a également reconnu comme «Président en charge». Le Président Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis.
La Russie, la Chine et plusieurs autres pays ont, quant à eux, soutenu Nicolas Maduro en tant que Président légitime du Venezuela.