«Le populisme vous sourit? C'est pour mieux vous manger… C'est l'avertissement que je veux lancer aux citoyens d'Europe et de Milan avec ce texte», par cette déclaration le philosophe français Bernard-Henri Lévy a entamé sa tournée des villes européennes avec la pièce de théâtre «Looking For Europe», une «bataille de civilisation», comme l'appelle l'activiste français.
«Un ministre de l'Intérieur qui se fait passer pour un policier, se fait passer pour un pompier et se fait attaquer par les syndicats de pompiers, je trouve cela grotesque et je trouve que l'Italie mérite plus», a déclaré M.Lévy dans une interview sur RaiTre, menée en italien.
Dans une interview à Sputnik, l'expert en communication politique et conseiller de l'administration de la chaine Rai, Giampaolo Rossi, explique les intentions du philosophe français comme un geste «risqué et désespéré de la part de ce monde intellectuel qui voit se briser les certitudes qu'il possédait jusqu'à il y a quelques temps».
«Je pense que ce n'est pas une bataille mais une opération de propagande menée par un intellectuel qui a toujours été du côté de l'élite pro-européenne. Lévy utilise un spectacle théâtral avant les élections européennes pour faire de la propagande de soutien à ce modèle européen qui aime beaucoup l'appareil bureaucratique et les technocraties, mais qui plaît de moins en moins aux citoyens européens», a déclaré le spécialiste.
«Ce qu'ils appellent "populisme méprisant", n'est pas un mouvement de droite ou de gauche, ni un nationalisme du vingtième siècle. Dans leur ensemble, ce sont des mouvements transversaux de citoyens qui croisent les anciennes catégories politiques: droite, gauche, nationaliste, socialiste. Les Gilets jaunes français en sont un bon exemple», déclare l'expert.
Selon lui, les manifestants français représentent la prise de conscience, en particulier de la classe moyenne des pays européens, «alors que cette construction européenne est en train d'échouer et qu'un avenir ne s'y voit plus».
«L'Europe a plutôt été transformée en une sorte d'appareil méga-bureaucratique aux mains d'une élite technocratique et financière qui gouverne malgré les peuples et les citoyens. L'élite, dont Bernard-Henry Lévy […], ne veut pas que cette situation se présente. […] Je crois que Lévy essaie de défendre ce qu'il a toujours défendu, à savoir l'Europe des élites».
D'après M.Rossi, M.Levy «a toujours le pouvoir de continuer à manipuler la vérité complexe de notre époque».