La signature d'un accord sur la construction d'une raffinerie et d'un complexe pétrolier d'une valeur de 10 milliards de dollars qui seront investis par Riyad dans le port pakistanais en eau profonde de Gwadar, financé par la Chine, a été l'un des résultats de la visite au Pakistan du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane.
C'est justement la Chine qui a créé une base pour la coopération entre l'Arabie saoudite et le Pakistan à Gwadar, a déclaré à Sputnik Wang Zhimin, de l'Institut chinois de l'économie et du commerce extérieur.
«Auparavant, Gwadar n'était qu'un port tout à fait ordinaire où aucune construction n'était réalisée et qui avait des problèmes avec les voies d'accès et un soutien énergétique. Dans un tel endroit, il était difficile de s'attendre à des investissements étrangers, mais maintenant, quand de nombreuses infrastructures y sont déjà en place grâce à la Chine, les investissements saoudiens […] peuvent y promouvoir la coopération bilatérale et internationale dans le cadre notamment de l'Initiative route et ceinture», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Désormais, la Chine aura à équilibrer ses propres intérêts avec ceux de l'Arabie saoudite dans le port pakistanais de Gwadar, financé par Pékin, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Natalia Zamaraïeva, de l'Institut des études orientales de l'Académie des sciences de Russie.
«Il va sans dire que le Gwadar-city chinois et le projet saoudien de complexe pétrolier à Gwadar doivent coexister. Finalement, ils sont appelés à accomplir une seule tâche consistant notamment à raffiner le brut provenant des pays du Golfe et livrer le produit fini sur le marché intérieur du Pakistan et en Chine. Aussi, un voisinage diplomatique y est-il nécessaire», a souligné la Russe.
Le port de Gwadar est la destination finale du corridor économique Chine-Pakistan (China-Pakistan Economic Corridor, CPEC), un vaste projet d'infrastructures sino-pakistanais. Les observateurs espèrent que les importants investissements de l'Arabie saoudite pourront donner un coup de fouet à une économie pakistanaise mal en point.