Évoquant le compromis sur les amendements à la directive gazière européenne, le chef de la diplomatie russe a déclaré qu’il voudrait bien croire en la victoire du bon sens.
«On dit que c’est une grande victoire de l’Allemagne et de la France, une grande victoire du bon sens. Je voudrais y croire», a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Et d’ajouter que c’est en goûtant que l'on sait si c'est bon.
«On verra par quoi tout ceci se terminera. À vrai dire, l’évolution de cette histoire suscite l’étonnement. Il y avait un projet que tous les participants ont qualifié de purement commercial, profitable pour le monde des affaires européen et assurant une sécurité européenne supplémentaire de l’Europe, y compris pour l’Allemagne et d’autres pays qui ont commencé à renoncer à l’énergie nucléaire et celle du charbon. Tout semblait marcher», a indiqué le ministre.
Pratiquement toutes les objections contre ce projet étaient politiques. Un des arguments étaient l’augmentation de la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Russie.
«Le projet a été lancé quand la directive actuelle était en vigueur, quand la transparence juridique de ce projet ne suscitait aucun doute. Alors, un amendement spécial a été fait et adopté aujourd’hui, mais concerne ce projet lancé il y a deux ans. À mon avis, il n’est pas très correct d’agir ainsi», a ajouté le ministre.
Et d’estimer que probablement il y avait des situations où un mauvais compromis était meilleur qu’une bonne dispute.
Le 8 février, la France et l'Allemagne ont soumis à leurs partenaires de l'UE un compromis pour permettre l'adoption de nouvelles règles sur le transport du gaz, sans bloquer le projet de gazoduc Nord Stream 2. Il prévoit notamment que l'application des règles européennes pour les gazoducs avec des pays tiers, comme la Russie, incombe aux pays de l'UE où les installations sont reliées pour la première fois au réseau européen. Dans le cas du Nord Stream 2, ce sera l'Allemagne.
La Russie a déclaré plusieurs fois qu'il s'agissait d'un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l'élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l'arrêt du transit de gaz russe via l'Ukraine.