Des scientifiques ont découvert une nouvelle méthode permettant de visualiser la propagation des molécules de nicotine dans une cellule. On sait que la nicotine est capable de pénétrer dans le cerveau en traversant la barrière hémato-encéphalique. Elle interfère alors avec les récepteurs nAChRs situés à la surface des neurones. Lorsqu'elle se mêle à ces derniers, le fumeur ressent une légère euphorie. Mais ce qui arrive à la nicotine dans un neurone restait inconnu jusqu'à présent.
Avec cette nouvelle étude, l'équipe internationale de scientifiques a développé une façon inédite d'analyser l'intérieur d'une cellule. Pour cela, les spécialistes ont créé un système artificiel composé de deux protéines: l'une se lie à la nicotine et change de forme, menant à l'activation d'une deuxième protéine fluorescente.
Une telle «balise» peut être placée dans les cellules et, grâce à la luminescence et à certains signaux, on peut observer de quelle manière se répartit la nicotine.
«Au cours de la première expérience, nous avons constaté que, quelques secondes après le contact avec la cellule, la nicotine pénétrait à l'intérieur et finissait dans le réticulum endoplasmique, la structure à l'origine des nouvelles protéines», ont expliqué les chercheurs.
Les auteurs de l'étude ont remarqué que, sous l'influence de la nicotine, leur «durée de conservation» était réduite et que les récepteurs commençaient à migrer activement vers la membrane cellulaire.
Ainsi, un cercle vicieux se crée. Plus une personne fume, plus elle accumule les récepteurs nicotiniques. De ce fait, chaque nouvelle cigarette semble un peu plus agréable que la précédente, ce qui constitue le fondement de la dépendance à la nicotine.