Une des raisons de l'échec de l'Union soviétique était liée à la peur de la libre circulation de l'information. Tout le monde sait que, dans les années 70, l'intelligentsia soviétique écoutait en cachette la Voix de l'Amérique. Il était en effet difficile pour l'État de se faire respecter, alors qu'il fallait écarter ou marginaliser toutes les alternatives médiatiques pour que le storytelling officiel reste crédible. L'ironie du sort voudra que l'histoire se reproduise en France: un parti au pouvoir désigne «des voix ennemies» qui sèment la discorde, vieux cliché propagandiste soviétique.
Par la suite, le mouvement politique d'Emmanuel Macron n'a pas hésité à nous menacer de poursuites judiciaires, suite à l'enquête menée et publiée par Sputnik concernant les médailles décernées à des proches de l'actuel Président, du temps où il était secrétaire général adjoint à l'Élysée ou ministre de l'Économie. Mais voilà, l'affaire n'a jamais été démentie et En Marche… a lâché l'affaire.
C'est ainsi que le parti s'est fait passer auprès de son électorat pour une victime, n'hésitant pas à créer l'amalgame entre Sputnik et ses adversaires politiques qui, eux, ont continué à nous accorder des entretiens pendant la campagne électorale. Cela a en effet été le cas de toutes les forces politiques majeures du pays: du PS au FN, en passant par le Centre et les écologistes.
Ils sont tous bienvenus à l'antenne de Sputnik, sur notre chaîne YouTube et dans nos pages, quelles que soient leurs convictions, pourvu qu'ils soient prêts à en débattre. Les députés LREM qui ont déjà accepté nos demandes d'interviews peuvent en témoigner.
Malgré cette décision regrettable du parti de gouvernement, la liberté de la presse en 2019 ne dépend pas uniquement d'accréditations. Raison pour laquelle nous sommes déterminés à couvrir la campagne électorale, tout comme les autres événements politiques.
La rédaction de Sputnik